AGENCE FRANCE-PRESSE
Dans une usine bourdonnante située sur les hauts-plateaux du Kenya, le thé est ramassé à la main dans les champs, séché et émincé pour former les feuilles fines qui désaltèrent les amateurs depuis des générations, de Londres à Lahore.
Mais le thé noir prisé du Kenya ne rapporte pas autant qu’il le faisait jadis, ce qui force le premier fournisseur de la boisson la plus populaire du monde à essayer quelque chose de nouveau. Dans les collines bucoliques autour de Nyeri, les employés d’une usine conduisent des expérimentations avec des thés haut de gamme, qui divergent d’une tradition vieille de plusieurs décennies dans le but de chercher de nouveaux clients et se protéger contre les prix instables.
Comme la majorité des producteurs du Kenya, ils ont utilisé depuis des décennies la même méthode de production CTC (crushing, tearing, curling – broyage, déchiquetage, roulage), qui produit des feuilles ultrafines bien adaptées aux sachets vendus dans le monde entier. Aujourd’hui à Gitugi, usine située dans la chaîne de montagnes Aberdare, les producteurs conduisent des expérimentations avec une variété utilisant des feuilles entières et un traitement lent, prisée pour ses accents complexes et son aspect.
Il était nécessaire de prendre des risques : les prix des enchères de CTC de base ont baissé de 21 % en 2018-2019, ce qui souligne l’urgence de la diversification et le besoin d’extraire davantage de chaque théier.
L’évolution du marché pourrait ouvrir les portes des marchés où les thés personnalisés, à feuilles entières, et les infusions spécialisées se vendent à des prix plus élevés, déclare Grace Mogambi de l’Agence de développement du thé du Kenya. Cette agence représente 650.000 petits agriculteurs, dont elle vend et commercialise le thé.