Les autorités de Côte d’Ivoire ont saisi près de 400 tonnes de faux médicaments sur une période de deux ans. Le pays combat le fléau des médicaments contrefaits, en particulier à Abidjan, qui est devenue un sanctuaire d’Afrique de l’Ouest pour le crime.
Les médicaments contrefaits conduisent à 100.000 décès par an en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé.
« Au cours des deux dernières années, 385 tonnes de faux médicaments, représentant une perte financière de 152 millions d’euros [173 millions de dollars] pour l’industrie pharmaceutique, ont été saisies », déclare Able Ekissi, inspecteur du ministère de la Santé.
« En côte d’Ivoire, 30 à 40 % des médicaments sont achetés dans la rue », déclare Abderrahmane Chakibi de la société pharmaceutique française Sanofi. « Ils ont la réputation d’être moins chers ; au mieux ils sont inefficaces et au pire ils sont toxiques et causent la mort. »
Ce secteur illicite produit des dizaines de milliards de dollars par an, selon l’estimation du Forum économique mondial. Le forum basé en Suisse déclare que le chiffre a presque triplé en cinq ans.
L’OMS estime qu’un médicament sur 10 dans le monde est contrefait, mais dans certains pays le rapport peut atteindre 7 sur 10.
La Société américaine de médecine tropicale et d’hygiène estimait en 2015 que 122.000 enfants de moins de 5 ans étaient morts à cause de médicaments contre le paludisme de mauvaise qualité en Afrique subsaharienne. Les antipaludéens et les antibiotiques sont les deux médicaments les plus demandés et ceux qui sont les plus probables d’être périmés ou contrefaits.