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LE « DR MIRACLE » GAGNE LE PRIX NOBEL

AGENCE FRANCE-PRESSE

Dans la République démocratique du Congo, on l’appelle le « Dr Miracle » pour ses aptitudes de chirurgien et son engagement envers les femmes pour les aider à surmonter les blessures et les traumatismes liés à l’abus sexuel et au viol.

En octobre 2018, le Dr Denis Mukwege a reçu l’hommage du monde entier en gagnant le prix Nobel de la paix pour ses travaux avec les victimes des conflits qui ont ravagé sa terre natale. Il a partagé le prix avec Nadia Murad, activiste des droits humains irakienne et membre de la minorité yézidie qui avait défié l’EIIL. 

« Denis Mukwege est le symbole le plus grand et le plus unificateur, nationalement et internationalement, de la lutte pour mettre fin à la violence sexuelle dans la guerre et les conflits armés », a déclaré Berit Reiss-Andersen, présidente du comité Nobel, en annonçant les gagnants à Oslo (Norvège).

L’hôpital Panzi de 450 lits que le Dr Mukwege a fondé en 1999 traite plus de 3.500 femmes par an, bien qu’elles ne soient pas toutes victimes d’abus sexuel. Il fournit des consultations gratuites et les médecins y pratiquent des interventions reconstructives sur les femmes qui ont subi des blessures graves.

Dans une vidéo affichée sur la page Facebook de l’hôpital après l’annonce du prix Nobel, on peut voir les collègues et les admirateurs entourer le médecin de 63 ans lorsqu’il sort de la salle d’opérations, en l’applaudissant et en l’embrassant alors qu’il traverse lentement la foule.

Dans une interview avec la Fondation Nobel, il a déclaré qu’il venait juste de terminer sa deuxième intervention de la journée. « C’était très émouvant quand je travaillais et j’ai entendu que les gens commençaient à pleurer. C’était tellement émouvant », a-t-il déclaré.

Il risque aussi sa vie dans son travail. Le Dr Mukwege a échappé de justesse à une attaque en octobre 2012, dans laquelle son garde a été tué. À l’hôpital de Bukavu, il vit sous la protection permanente des gardiens de la paix des Nations unies.

« Depuis 15 ans je suis témoin d’atrocités en masse commises contre les corps des femmes, déclare-t-il. Et je ne peux pas rester les bras croisés parce que notre humanité partagée exige que nous nous aidions les uns les autres. »

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