PERSONNEL D’ADF
Un nombre indéterminé de soldats des Forces de défense du Kenya (KDF) ont été tués ou blessés lors d’une attaque présumée des shebabs dans la forêt de Boni, comté de Lamu, le 10 septembre.
Les soldats étaient en patrouille sur la route Milimani-Baure lorsque leur véhicule a déclenché un engin explosif improvisé (EEI), a déclaré le brigadier Zipporah Kioko, porte-parole du ministère kényan de la Défense, selon le reportage du journal kényan The Daily Nation. Quelques heures avant l’attaque, un sous-traitant avait été blessé à la tête et la colonne vertébrale lorsqu’un EEI soupçonné d’avoir été placé par les shebabs a détonné sous son véhicule.
Les EEI tels que les bombes du bord de la route sont devenus l’arme favorite des shebabs. Ils ont provoqué la mort de 20 soldats des KDF et civils entre les 13 et 25 juin, selon l’ACLED (Armed Conflict Location and Event Data Project).
Le gouvernement kényan conduit des opérations antiterroristes dans la forêt de Boni depuis 2015. Leur but est de stabiliser le comté de Lamu, certaines parties du comté de Garissa au Nord, le fleuve Tana qui traverse Garissa et le comté de Kilifi au Sud-Ouest. Toutes ces zones sont proches de la frontière avec la Somalie.
Des officiers de haut rang des KDF ont visité les soldats dans la forêt de Boni le 14 septembre pour évaluer leur état de préparation, leur bien-être et leur moral. Le brigadier David Chesire des KDF a loué l’engagement des soldats en vue de l’élimination des shebabs dans le pays.
Selon un reportage du journal kényan The Star, il a déclaré : « Je vous exhorte de continuer avec le même état d’esprit et engagement pendant votre période de service. L’opération a réalisé des succès remarquables et je ne peux pas vous remercier suffisamment pour cela. »
Il a imploré les soldats de continuer à suivre l’approche multi-agences que le pays a choisi pour affronter le terrorisme.
Malgré les attaques de la mi-septembre, les forces kényanes, y compris le service de la police nationale, les services de protection de la faune sauvage et le service des forêts, ont réalisé des gains contre les shebabs.
Le 12 septembre, les KDF ont détruit une base EEI présumée des shebabs dans le comté de Garissa et tué au moins quatre combattants des shebabs lors d’un raid du crépuscule, selon le site web d’actualité somalien Garowe Online. Le comté de Garissa est situé en bordure du comté de Lamu et de la Somalie.
En juillet dernier, les Forces de défense du Kenya ont tué au moins 23 combattants des shebabs dans le comté de Mandera au Nord-Est du pays, également à la frontière de la Somalie.
« Nous allons développer le partenariat entre les agences de sécurité et les communautés locales pour nous assurer de chasser cet ennemi, tout comme nos voisins de Somalie ont collaboré entre les agences de sécurité et les communautés locales », a déclaré à VOA le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki du cabinet kényan.
En Somalie, les milices de clan appelées localement « Ma’awisley » ont aidé les forces de sécurité à recouvrer de vastes étendues de territoire des mains des shebabs. Ces gains ont chassé les shebabs vers le Kenya, où ils ont créé de nouveaux points sensibles du terrorisme dans les zones frontalières avec la Somalie.
La violence liée aux shebabs grimpe au Kenya depuis la mi-avril.
Selon l’ACLED, plus de 90 événements de « violence politique » ont été enregistrés dans la région frontalière entre le Kenya et la Somalie entre juin et le début août, notamment une « hausse importante » des attaques ciblant les civils et les forces de sécurité dans le comté de Lamu.
L’augmentation des attentats dans le comté de Lamu est préoccupante pour les résidents tels qu’Ali Abdallah.
« Il y a beaucoup de confusion parce que chaque coin du pays a des patrouilles de sécurité, des opérations et des restrictions, mais pourtant les attaques se produisent fréquemment, a-t-il déclaré à The Daily Nation. La fréquence et l’audace de ces attaques récentes soulèvent des questions. »
Les attentats du comté de Lamu ont aussi suscité une réunion de sécurité multi-agences à laquelle ont participé des responsables de Lamu, de la police et de l’armée.
« Nous avons traité en détail l’augmentation des incidents de sécurité dus aux shebabs dans cette région », a déclaré à The Daily Nation un professionnel de la sécurité qui avait participé à la réunion. « Nous sommes confiants que ces actes des shebabs prendront fin dans notre pays. Nous élaborons de nouvelles tactiques puisque le mode d’opération de l’ennemi semble évoluer d’un jour à l’autre. »