Le président Mokgweetsi Masisi du Botswana s’est exprimé devant les soldats des Forces de défense du Botswana à l’aéroport international Sir Seretse Khama de Gaborone le 26 juillet 2021, alors qu’ils se préparaient à partir pour une affectation à la mission de la Communauté de développement d’Afrique australe au Mozambique. Ses remarques ont été modifiées pour les adapter au présent format.
Je me présente devant vous comme commandant-en-chef des Forces de défense du Botswana [BDF] et président en exercice de l’organe sur la politique, la défense et la sécurité de la CDAA [Communauté de développement d’Afrique australe]. C’est une institution officielle de la CDAA qui a été lancée en juin 1996, avec un clair mandat de soutien au succès et au maintien de la sécurité et de l’état de droit dans la région.
Aujourd’hui, ce mandat est mis à l’épreuve par un environnement géopolitique et un panorama sécuritaire qui ne sont pas différents de ceux des années formatrices de notre pays pendant la période du régime minoritaire d’apartheid. Pour autant que la situation sécuritaire dans la région de la CDAA soit complexe, comme par le passé, les objectifs de la politique étrangère du Botswana ont été et restent tout à fait clairs. La sécurité du Botswana ne pourra jamais être obtenue sans celle de ses voisins. Lorsque le Botswana a assumé le leadership de l’organe sur la troïka de la politique, la défense et la sécurité de la CDAA, j’ai défini le rôle de notre pays pour diriger les efforts de la région visant à soutenir la stabilité en politique, défense et sécurité par l’application de notre capital diplomatique et sécuritaire universel aux problèmes fâcheux de notre région.
Aujourd’hui, nous constatons un autre jalon dans nos objectifs visant à encourager l’agenda de paix dans notre région, dans le sillage du mandat de la CDAA pour faciliter des conditions pacifiques dans la région Nord de la République du Mozambique, en particulier au Cabo Delgado. C’est pour cette raison que je suis ici ce matin et je m’adresse aux membres des Forces de défense du Botswana qui, dans le cadre de leur participation à la Force en attente de la CDAA, seront déployés pour fournir un appui régional au Mozambique afin de combattre la menace émergente du terrorisme et les actes d’extrémisme violent dans la région du Cabo Delgado au Nord de ce pays, en tant qu’élément de SAMIM, la mission de la CDAA au Mozambique.
Comme précisé antérieurement, notre engagement envers la paix régionale et internationale en tant que pays reste inébranlable et intact, comme le prouve la participation enviable précédente des BDF dans les actions de maintien de la paix de l’opération Restore Hope en Somalie, d’UNOMOZ I et II [opération des Nations unies au Mozambique], dans le cadre de la mission d’observation de l’ONU au Rwanda et de Boleas au Lesotho.
Dans tous ces déploiements, les BDF ont reçu une évaluation très positive de leur conduite professionnelle dans l’exécution de leurs efforts militaires et aussi en tant qu’ambassadeurs vrais et sincères des valeurs nationales historiques et durables du Botswana et tant que société basée sur l’état de droit. Ceci reste l’héritage historique de vos prédécesseurs, dont vous devez prendre maintenant la place, chacun de vous. Je vous implore donc tous à émuler ces prédécesseurs qui ont participé aux missions de paix précédentes, en démontrant le plus haut degré de professionnalisme pendant ce déploiement, en tant que porte-drapeau du Botswana au Mozambique.
En tant que commandant-en-chef, je sais que vous affronterez un ennemi trompeur qui utilisera probablement la guerre asymétrique, les tactiques de guerre non conventionnelles et sournoises, contre vous et la population que vous protégerez. Comme professionnels, vous représentez quelque chose de beaucoup plus grand qu’eux et vous devez éviter de les imiter et de tomber à leur niveau. Et certes, toute votre formation sera très concrètement employée.
J’exige donc de vous rien moins que d’observer les lois sur les conflits armés telles que prescrites internationalement dans votre profession militaire, ainsi que l’accord de l’état des forces qui définit la structure en vertu de laquelle le personnel de la SAMIM agira au Mozambique. Je suis absolument convaincu que vous exécuterez votre tâche équitablement et ne ferez rien qui ternira la bonne image des Forces de défense du Botswana.
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