Le Nigeria va ouvrir un centre pour le personnel militaire souffrant de TSPT
PERSONNEL D’ADF
La lutte contre Boko Haram et les autres groupes extrémistes a des effets néfastes sur la santé mentale des membres des forces armées du Nigeria.
Pour aider les soldats souffrant de troubles de stress post-traumatique (TSPT) et autres problèmes de santé mentale, l’Association des épouses d’officiers de défense et de police (DEPOWA) va créer un centre de diagnostic, traitement et recherche TSPT pour le bénéfice du personnel militaire à Abuja.
On anticipe que la première phase du projet sera mise en service avant la fin avril 2023, selon un reportage de Channel Network Afrique.
Une enquête conduite auprès des épouses des militaires dans le pays montre que de nombreux soldats sont sujets aux cauchemars, à l’anxiété, à l’insomnie, aux explosions de colère, à la dépression, aux hallucinations et aux tendances suicidaires du fait de leurs expériences de première ligne, selon un reportage du journal nigérian Vanguard.
« En conséquence, nous, les épouses de nos galants soldats, avons décidé de ne pas nous asseoir et regarder, mais de mobiliser une intervention opportune visant à réduire l’impact de ce trauma sur notre personnel », a déclaré Vickie Irabor, présidente de DEPOWA, dans le reportage de Vanguard.
Mme Irabor est aussi l’épouse du général Lucky Irabor, chef d’état-major de la défense du Nigeria. Elle a annoncé les plans des installations lors d’une conférence de presse à la fin août, en déclarant que les souffrances mentales des soldats ne peuvent pas être quantifiées.
« Lorsqu’elles ne sont pas traitées, ces expériences donnent lieu à des conséquences néfastes dans notre communauté militaire. Notre souhait est d’avoir une structure de réintégration pour nos époux qui assure qu’ils nous reviennent en bonne santé et avec un bien-être total. … Lorsque nous parlons de nos émotions, elles deviennent moins accablantes, moins troublantes et moins effrayantes. »
Elle recommande la non-stigmatisation des problèmes de santé mentale afin de permettre au personnel d’obtenir les soins appropriés. Le centre est aussi conçu pour améliorer la stabilité nationale, régionale et mondiale, et renforcer les capacités militaires, « en contribuant ainsi à la lutte mondiale contre le terrorisme », ajoute Mme Irabor.
Les chefs militaires tels que le lieutenant-colonel S J Dibal et l’Air Commodore Abayomi Balogun (tous deux à la retraite) recommandent depuis des années une plus grande sensibilisation à la santé mentale pour les soldats dans les zones de combat. Il est fréquent que les militaires souffrant de problèmes de santé mentale ne cherchent pas d’aide parce qu’ils ont peur d’être considérés comme des êtres faibles, déclare le colonel Dibal dans un reportage de PRNigeria.
Le Commodore Balogun dit qu’il a constaté personnellement les effets sur la santé mentale des soldats qui luttaient dans les guerres du Liberia et de la Sierra Leone. Il a créé la Green Heroes Foundation, qui soutient les membres des forces armées et leur famille depuis 2018.
Il déclare dans le reportage de PRNigeria : « Les TSPT doivent être traités par étapes : la première au niveau de l’esprit du soldat, et la deuxième en lui donnant une orientation, puis une réhabilitation, avant sa réintégration. Nous pourrions avoir un sérieux défi à l’avenir si nous ignorons ces soldats. »
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