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Analyse : Jusqu’à 80 % des Sud-Africains ont été infectés par le Covid-19

PERSONNEL D’ADF

Une analyse de l’impact du Covid-19 en Afrique du Sud suggère que près de 4 personnes sur 5 dans le pays ont déjà contracté la maladie, qu’elles le sachent ou non.

Le rapport de la compagnie d’assurance sud-africaine Discovery Health présente cette conclusion après avoir examiné le taux général de mortalité dû au Covid et les estimations quotidiennes de surmortalité en Afrique du Sud.

« Lorsque nous calculons les chiffres, nous obtenons entre 42 et 48 millions de personnes en Afrique du Sud », déclare Emile Stipp, actuaire en chef de Discovery Health, à Bloomberg. La population d’Afrique du Sud est d’environ 60 millions.

La surmortalité est le nombre de décès supérieur à la normale historique. En ce qui concerne le Covid-19, la surmortalité prend en compte les décès provoqués par le virus et ceux causés indirectement, par exemple à cause des retards dans les hôpitaux paralysés.

Parmi les plus de 100 pays représentés dans le World Mortality Dataset (Ensemble de statistiques mondiales sur la mortalité), la surmortalité en Afrique du Sud est l’une des plus élevées.

Le Conseil de la recherche médicale d’Afrique du Sud (SAMRC) suit les décès dus au Covid-19 dans le pays. Les chiffres du groupe ont commencé à être calculés en mai 2020 lorsque la pandémie avait été initialement signalée en Afrique du Sud.

Depuis lors, selon le Conseil, l’Afrique du Sud a enregistré plus de 244.800 décès de surmortalité. Comme dans les autres pays, les chiffres de surmortalité sont beaucoup plus élevés que les estimations officielles des décès directement connectés au Covid-19. Selon le SAMRC et l’université du Cap, le Covid-19 est responsable pour 85 à 90 % de la surmortalité en Afrique du Sud.

Stipp base son analyse en supposant que 90 % de la surmortalité provient du Covid-19. L’analyse applique ensuite à ce chiffre le taux de mortalité international pour le Covid-19.

Stipp déclare à BizTech d’Afrique du Sud que les estimations sont sous forme de plage parce que « nous ne pouvons pas être certains de tous, car certains ne sont pas testés. »

L’Afrique du Sud est sujette à une troisième vague d’infections de Covid-19, poussée par le variant Delta. Cette vague, qui a frappé le plus durement les provinces du Gauteng et du Nord-Ouest, a atteint son point culminant en juillet et continue à diminuer.

Au point culminant de la deuxième vague d’infections d’Afrique du Sud en janvier dernier, par exemple, le Conseil signalait une surmortalité de plus de 16.000 décès le 10 janvier. Ceci représentait quatre fois le nombre officiel de décès du Covid-19 pour cette journée.

Malgré une portion si large de la population sud-africaine exposée au Covid-19, les 20 à 30 % de gens dans le pays qui n’ont pas été exposés présentent une vaste opportunité pour que le virus devienne un problème de santé chronique, selon M. Stipp.

« L’immunité grégaire est quelque chose que nous devons tous oublier maintenant. Elle ne va pas se produire. Le Covid devient endémique. »

Il est probable que le virus continuera à se propager dans la population, à muter et, ce faisant, à créer de nouveaux variants. Ceux qui comptent sur l’immunité naturelle pour se protéger ont une probabilité de 25 % de développer un cas potentiellement mortel de Covid-19, déclare M. Stipp.

Une étude récente de l’université de Cambridge au Royaume-Uni a conclu que la probabilité que le variant Delta cause une hospitalisation est deux fois plus grande que celle du variant Alpha.

À cause des variants, l’Afrique du Sud a constaté qu’un petit nombre de personnes ont été infectées deux fois par le Covid. Quelques-uns l’ont même contracté trois fois, du fait de la prolifération des souches différentes.

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