L’ÉRYTHRÉE VEUT DEVENIR PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO POUR PRÉSERVER SES JOYAUX ARCHITECTURAUX

REUTERS/ PERSONNEL D’ADF

La puissance coloniale italienne a quitté l’Érythrée en 1941, mais elle a laissé derrière elle son patrimoine architectural. Aujourd’hui, la capitale, Asmara, renferme les plus beaux exemples les mieux préservés de l’architecture moderniste du 20e siècle.

Pour s’assurer que ces bâtiments pourront être admirés par les générations futures, les autorités érythréennes veulent faire inscrire le site au patrimoine mondial de l’UNESCO.

« La ville est intacte et conserve son caractère original », a affirmé Medhanie Teklemariam, coordonnateur du projet Patrimoine d’Asmara, qui a dressé l’inventaire d’environ 4.300 bâtiments historiques. Le dossier de candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO a été déposé en 2016 et une décision devrait être prise en 2017.

Des architectes italiens ont surnommé Asmara « La Piccola Roma », ou la petite Rome. Le cinéma Impero, de style Art déco, le ministère de l’Éducation, qui abritait autrefois le siège du parti fasciste italien, et la station-service futuriste Fiat Tagliero, en forme d’avion, défiant les lois de l’apesanteur avec sa paire d’ailes en porte-à-faux de 15 mètres construite en béton, flanquent les élégantes avenues de la ville.

Si sa demande est acceptée, Asmara bénéficierait d’une assistance technique pour rénover et préserver ses bâtiments historiques, qui incluent des bureaux, des immeubles publics et des logements. Le statut de patrimoine mondial de l’UNESCO favoriserait aussi le tourisme vers une destination qui passe souvent inaperçue. L’Érythrée a des montagnes abruptes et une longue côte bordant la mer Rouge, mais pas de chaîne hôtelière internationale.

Les autorités ont également soigneusement protégé le patrimoine architectural en respectant les règlements de construction de 1938. De nouveaux règlements sont en cours d’élaboration, mais certaines règles, comme la limitation de la hauteur des bâtiments à 60 mètres, resteront probablement en vigueur.

« Si nous dépassons cette hauteur, je pense que nous détruirons la silhouette d’Asmara », a affirmé Medhanie Teklemariam.