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LE NIGER MAINTIENT LA TRADITION DES COURSES HIPPIQUES

AGENCE FRANCE-PRESSE

La piste poussiéreuse du champ de courses de Niamey n’est plus celle des jours de gloire, lorsque les chevaux élevés dans le pays jouissaient d’une renommée mondiale. Bien que les réunions officielles aient pris fin il y a 30 ans, des centaines de jeunes Nigériens se rassemblent le samedi pour assister à des courses improvisées. Des jockeys professionnels, des entraîneurs et des bookmakers se bousculent pour gagner de l’argent et divertir la foule.

Le pays espère pouvoir faire revivre la gloire d’antan en construisant un nouveau complexe hippique.

Un jour donné, plusieurs centaines de spectateurs se pressent pour voir les courses et pas moins de 20 jockeys dépendent de leurs résultats pour vivre. Ceux qui arrivent premier et deuxième reçoivent une enveloppe contenant entre 20.000 et 40.000 francs CFA d’Afrique centrale (35 à 70 dollars) en fonction de la valeur des paris placés.

Certains jockeys sont salariés d’un éleveur et touchent jusqu’à 300.000 francs CFA (524 dollars), une jolie somme dans un pays où la plupart des gens vivent avec moins de 2 dollars par jour. « Les rivalités sont fortes », reconnaît l’un des jockeys, surnommé par ses fans Papa Jockey.
« On joue parfois des coudes ».

Alio Daouda, magistrat et éleveur, également membre de la Féniseq, la fédération nigérienne des sports équestres, cherche des investisseurs pour raviver le secteur des courses hippiques. « Nous avons de l’espace, nous pourrions construire un hôtel, un centre de conférences, souligne-t-il. Nous pourions organiser toutes les courses, institutionnaliser tout ça pour créer des emplois. Là, tout est à l’abandon ».

Un samedi, sur la piste, huit chevaux ont surgi, soulevant des nuages de poussière et suscitant les cris de la foule. La course a été gagnée par Noura Idi, reconnaissable à son bonnet porte-bonheur orange à pompons. Il a terminé deuxième dans la première course et a gagné la dernière.

« J’ai commencé avec mon père tout jeune, explique-t-il. Comme je gagnais beaucoup de courses en brousse, on m’a fait venir à Niamey ».

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