Africa Defense Forum

UNE BANQUE VEUT APPUYER LES « CINQ GRANDES PRIORITÉS » DE L’AFRIQUE

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Nigérian Akinwumi A. Adesina, a prononcé l'allocution principale lors de la conférence intitulée « AFRICA 2016 : des affaires pour l'Égypte, l'Afrique et le monde », à Sharm el Sheikh, en Égypte, le 21 février 2016. Son intervention a été résumée pour des raisons d’espace.
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Nigérian Akinwumi A. Adesina, a prononcé l’allocution principale lors de la conférence intitulée « AFRICA 2016 : des affaires pour l’Égypte, l’Afrique et le monde », à Sharm el Sheikh, en Égypte, le 21 février 2016. Son intervention a été résumée pour des raisons d’espace.

Lorsque j’ai pris mes fonctions en tant que huitième président élu de la Banque africaine de développement le 1er septembre 2015, j’ai été enthousiasmé par les grandes possibilités qui attendent l’Afrique et le rôle que la banque peut jouer. 

Dans le but de poursuivre le développement de l’Afrique, la banque a relevé la barre au regard du niveau de ses ambitions. Nous les appelons les Cinq grandes priorités de l’Afrique : Éclairer l’Afrique et lui fournir de l’électricité ; Nourrir l’Afrique ; Industrialiser l’Afrique ; Intégrer l’Afrique ; enfin, Améliorer la qualité de vie des Africains.

ÉCLAIRER L’AFRIQUE ET LUI FOURNIR DE L’ÉLECTRICITÉ : Plus de 645 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, 700 millions sont dépourvus d’accès à une source d’énergie non polluante pour faire la cuisine, et 600.000 meurent chaque année de la pollution à l’intérieur des habitations en raison de la dépendance envers la biomasse pour la cuisson des aliments. La Banque africaine de développement a élaboré la Nouvelle donne sur l’énergie pour l’Afrique afin d’accélérer l’accès universel à l’électricité en Afrique d’ici à 2025. L’objectif est d’ajouter 160 gigawatts de nouvelle capacité de production à travers le réseau, de livrer 130 millions de nouvelles connexions de réseau et 75 millions de connexions hors réseau. La Banque africaine de développement prévoit d’investir 12 milliards de dollars dans le secteur de l’énergie sur les cinq prochaines années, de libérer les immenses ressources encore inexploitées des énergies renouvelables de l’Afrique, et de mobiliser de 40 à 50 milliards de dollars dans le secteur de l’énergie. Par ailleurs, la banque triplera ses financements liés au climat pour l’Afrique, lesquels atteindront 5 milliards par an d’ici à 2020 en vue de soutenir l’adaptation aux changements climatiques et les initiatives visant à leur atténuation.

NOURRIR L’AFRIQUE : L’Afrique doit se nourrir elle-même, et l’Afrique doit devenir une locomotive mondiale en matière d’alimentation et d’agriculture. Avec 65 pour cent de toutes les terres arables restant dans le monde pour alimenter 9 milliards de personnes d’ici à 2050, l’Afrique devra alimenter le monde. La banque accélérera le soutien aux transformations agricoles massives dans toute l’Afrique, tout en développant la résilience aux changements climatiques, pour pleinement libérer le potentiel de l’agriculture, faire baisser les prix alimentaires, accroître les gains de change, renforcer la stabilité macroéconomique, revitaliser les zones rurales et, en particulier, créer des emplois au profit de centaines de millions d’Africains.
INDUSTRIALISER L’AFRIQUE : Actuellement, l’Afrique représente seulement 1,9 pour cent de la production manufacturière mondiale. Il y a une nécessité urgente pour l’Afrique de s’industrialiser rapidement et d’ajouter de la valeur à tout ce qu’elle produit, au lieu d’exporter des matières premières vulnérables à la volatilité des prix mondiaux. La banque soutiendra le développement du secteur privé et du marché financier pour l’industrialisation rapide de l’Afrique.

INTÉGRER L’AFRIQUE : Le commerce africain ne représente que 2 pour cent du commerce mondial, et le commerce intra-africain ne représente que 12 pour cent du total du commerce africain, contre 60 pour cent en Europe et 35 pour cent en Asie. Ce n’est pas acceptable. L’intégration régionale est cruciale pour stimuler la croissance économique en Afrique. La banque continuera d’investir massivement dans une infrastructure régionale de haute qualité, en particulier dans le transport ferroviaire, les autoroutes transnationales, les interconnexions électriques, les technologies de l’information et les communications, ainsi que dans le transport aérien et maritime. La facilitation des déplacements d’un bout à l’autre du continent réduira le coût de la conduite des affaires et stimulera l’activité du secteur privé.

AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE DES AFRICAINS : La banque accélérera les investissements dans l’infrastructure urbaine, la santé publique et la nutrition, l’approvisionnement en eau et l’assainissement, l’éducation, la formation professionnelle et le développement des compétences. La Banque africaine de développement lancera bientôt l’initiative « Des emplois pour les jeunes en Afrique », qui sera déployée dans tous les pays africains avec l’objectif d’atteindre 50 millions de jeunes sur 10 ans et de stimuler la création de 25 millions d’emplois. Cette initiative devrait ajouter 30 milliards de dollars aux économies africaines. Nous ferons en sorte que la jeunesse de l’Afrique reste en Afrique en développant les opportunités économiques.

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