Personnel de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique
L’Afrique, continent dont la côte s’étend sur 30.500 kilomètres, a une vision de son avenir et de ses succès qui est inextricablement liée à la mer. Grâce à sa richesse en ressources vitales de poisson et d’énergie, l’océan est à même de soutenir le développement et la prospérité sur terre.
Mais la mer pose également de nombreux défis. Bien que le nombre d’incidents ait diminué depuis le maximum atteint il y a une dizaine d’années, la piraterie d’origine somalienne représente toujours une menace dans le golfe d’Aden et dans l’océan Indien. En réalité, le nombre d’incidents est en augmentation régulière depuis 2016.
Dans le golfe de Guinée, les nations de l’Afrique de l’Ouest doivent toujours faire face aux voleurs des mers qui tentent de voler les pétroliers et qui prennent en otage les équipages et les vaisseaux, tout comme leurs homologues d’Afrique de l’Est. Les vaisseaux de pêche internationaux, dont certains battent des pavillons douteux, essayent de vider les eaux des poissons essentiels, détruisant ainsi les économies locales et les écosystèmes délicats sur leur passage.
Les dangers sont clairs, mais les nations africaines et leurs leaders ont pris des mesures pour y faire face. Les pays se sont engagés au partage d’information entre les côtes Est et Ouest et les exercices navals comme Phoenix Express en mer Méditerranée, Obangame Express dans le golfe de Guinée et Cutlass Express dans l’océan Indien ont aidé les marines et la garde côtière à coopérer.
De plus en plus de pays se rendent compte qu’il ne suffit pas simplement d’assurer la sécurité en mer. Les pays doivent également considérer le domaine maritime comme une partie essentielle de l’économie nationale. Dans l’océan Indien, la minuscule nation insulaire des Seychelles a su valoriser la protection de ses eaux cristallines pour rembourser sa dette nationale. Elle a aussi ouvert la voie dans la mise en place des politiques de traçabilité du poisson, exemple qui est à présent repris par d’autres pays.
Le Dialogue maritime panafricain tenu en 2018 a rassemblé des représentants de 26 nations pour considérer l’ensemble des menaces et des défis maritimes et pour échanger les meilleurs pratiques et les leçons apprises. La menace s’étend bien au-delà de la piraterie. Les pays doivent aussi être prêts à lutter contre le trafic de drogue, d’armes, de personnes, de contrebande et de pétrole.
Il est anticipé que ce dialogue maritime continuera en 2019. La protection et la maîtrise des vastes étendues marines constituent un énorme défi pour tout pays. Mais l’Afrique a démontré maintes fois que les meilleurs efforts sont ceux entrepris ensemble.