Personnel de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique
Deux proverbes swahilis sont souvent répétés : « un seul doigt ne peux pas tuer un pou » et « un poteau ne peut pas soutenir une maison ». Leur signification est claire : les travaux, petits ou grands, nécessitent la coopération.
La sécurité n’est pas différente. Les menaces affrontées par le continent africain sont complexes et interconnectées. Les groupes terroristes traversent les frontières, les disputes internes déplacent des milliers de réfugiés et les catastrophes naturelles peuvent se propager dans une région. La lutte contre ces menaces exige l’innovation. Les interventions multilatérales doivent suivre un nouveau format et inclure divers partenaires. Les leaders de la sécurité africaine montrent qu’ils sont à la hauteur de ce défi.
La Force conjointe du G5 Sahel, nouvelle alliance de cinq pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, en est un exemple. Cette force de 5.000 personnes a été conçue pour combattre les trafiquants et les terroristes. Ses membres ont convenu de partager le renseignement et ont exprimé le désir d’établir des partenariats avec des acteurs extérieurs, y compris l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations unies et les États-Unis. Lors d’une autre intervention organisée par la Communauté économique des états de l’Afrique occidentale, une force de 7.000 personnes a aidé à éviter une crise en Gambie. L’intervention militaire proactive y a assuré un transfert démocratique et pacifique du pouvoir après une élection.
Ces types d’accords multilatéraux ne sont jamais simples. Ils exigent la planification et l’engagement politique. Les questions difficiles de logistique, de commandement et de contrôle, de partage du renseignement et du droit de poursuite transfrontalière peuvent provoquer des frictions entre les partenaires. Les missions sont typiquement sujettes à une longue période difficile avant d’enregistrer des gains. Mais les avantages sont bien plus grands que les coûts.
Les missions multilatérales, en particulier celles conduites par des parties prenantes africaines, se sont avérées être parmi les moyens les plus sensibles et les plus efficaces pour préserver la paix. L’histoire récente montre que le souhait de rejeter les anciennes rivalités et d’essayer de nouvelles alliances paie des dividendes. En apprenant les leçons des efforts antérieurs, les leaders africains de la sécurité peuvent recréer le succès. Partager la responsabilité de la sécurité signifie que tous peuvent partager les bénéfices de la paix.