Alors que la plupart des gens ne faisaient pas attention, Boko Haram s’est développé pour devenir l’organisation terroriste la plus létale du monde. En 2014, ce groupe est responsable pour 6.664 morts et domine un territoire de plus de 30.000 kilomètres carrés au Nord-Est du Nigeria. Son but est d’établir un califat qui durerait des siècles.
Au lieu d’attendre une intervention de l’étranger, les pays de la région unissent leurs forces pour contre-attaquer. En 2014, les pays du bassin du lac Tchad activent la Force multinationale mixte, un effort militaire engageant 10.000 personnes pour vaincre Boko Haram. L’année suivante, le Nigeria change sa stratégie militaire nationale avec l’Opération Lafiya Dole, en ajoutant une nouvelle division stationnée dans le Nord-Est, en transférant le quartier général du commandement vers les premières lignes et en renforçant ses efforts de lutte anti-insurrectionnelle et sa puissance aérienne. De ce fait, les forces alliées reconquissent du territoire, y compris la forêt de Sambisa qui avait été pendant longtemps un sanctuaire pour les extrémistes.
Aujourd’hui, Boko Haram est fortement dégradé et doit recourir à des tactiques asymétriques comme les attentats suicides. Le leadership du groupe est fracturé et son soutien parmi les civils est pratiquement inexistant.
Les leaders militaires et civils reconnaissent qu’ils doivent saisir cette opportunité pour éliminer le groupe terroriste une fois pour toutes. En maintenant la pression sur les vestiges de Boko Haram, les forces armées peuvent donner aux civils la stabilité nécessaire pour rentrer chez eux et reconstruire. Grâce aux opérations civilo-militaires telles que les projets d’ingénierie, elles peuvent établir la base de la croissance économique. Et ce qui est peut-être le plus important, grâce à un accent soutenu sur le professionnalisme, les armées de la région peuvent montrer aux civils qu’ils n’ont rien à craindre des forces armées. Une conduite professionnelle et éthique permettra de gagner de nouveaux alliés dans la lutte contre l’extrémisme.
La lutte contre Boko Haram est loin d’être finie mais tout est aligné pour l’effort final. Si les pays de la région maintiennent leur focalisation, les jours du groupe terroriste seront comptés.
–––Personnel de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique