PERSONNEL D’ADF | Photos par Reuters
Lorsque le virus de l’Ebola est apparu en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone en 2013 et 2014, l’Afrique de l’Ouest et le reste du monde ont été pris au dépourvu. Plus de 11.300 personnes sont mortes du fait de l’épidémie, qui s’est propagée dans les zones urbaines et a surgi dans d’autres pays, notamment le Mali, le Nigeria et le Sénégal.
Même lorsque la crise prit fin au printemps 2016, il était apparent que l’Afrique n’en avait pas fini avec l’Ebola. Les pays de l’ensemble du continent devraient être prêts pour son retour ultérieur. Des mesures furent adoptées pour se préparer à la prochaine épidémie, notamment la création en janvier 2017 des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC africains).
Puis, une épidémie se manifesta en République démocratique du Congo (RDC) dans la ville éloignée de Bikoro le 8 mai 2018. En moins de neuf jours, l’Ebola se propagea à la ville portuaire de Mbandaka sur le fleuve Congo.
La présence de l’Ebola sur les rives du fleuve Congo posait une menace multinationale. La maladie pouvait se propager facilement vers trois capitales : Bangui (République centrafricaine), Brazzaville (République du Congo) et Kinshasa (RDC). Elle avait le potentiel de faire des milliers de victimes.
Mais cette fois, les professionnels de la santé disposaient d’un nouveau vaccin. Les CDC africains envoyèrent 25 épidémiologistes, experts de laboratoire et anthropologistes en RDC pour combattre la maladie. Des milliers de doses du vaccin contre l’Ebola, testé avec succès dans des conditions d’emploi limitées lors de l’épidémie d’Afrique de l’Ouest, furent mises à la disposition des professionnels de la santé et de ceux qui avaient un contact direct avec des cas confirmés.
Le vaccin provoqua des défis logistiques. Il devait être conservé à des températures entre – 60 et – 80 degrés Celsius dans une région éloignée d’un pays sujet à un climat hostile et à un réseau électrique peu fiable. En outre, les responsables médicaux devaient obtenir un consentement signé avant d’administrer le vaccin. Plus de 3.300 doses furent administrées.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) « a agi rapidement et efficacement », déclara à Reuters Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, en juin 2018. « Des douzaines d’experts de Guinée ont passé des semaines ici à diriger les efforts de vaccination contre l’Ebola, en offrant une expertise qui permettra à la RDC d’organiser une réponse efficace à l’intérieur de ses frontières et à l’étranger. »
Les responsables de la santé ont déclaré en juillet 2018 que l’épidémie avait pris fin, mais environ un mois plus tard une autre épidémie se déclara dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri à l’Est de la RDC, selon les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies
La violence dans la province tourmentée du Nord-Kivu a entravé la réponse là-bas. Selon un rapport de Huffpost, en date de septembre 2018, plus de 11.000 doses du vaccin expérimental ont été utilisées et d’autres sont en cours de livraison. Il est clair qu’une vigilance continue sera nécessaire pour combattre cette effroyable maladie.