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Des pays africains riches en ressources créent des fonds souverains.
De gros producteurs de pétrole, à savoir l’Angola, le Ghana et le Nigéria, ont instauré des fonds souverains au cours des deux dernières années. Avant eux, seuls le Botswana, le Gabon et la Guinée Équatoriale avaient jusqu’ici établi de tels programmes. Le Liberia et la Zambie ont annoncé la création des fonds en janvier 2014. La Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, Maurice, le Mozambique et le Zimbabwe ont déclaré avoir les mêmes intentions.
Ce système est attrayant, car les recettes des matières premières peuvent être divisées entre un fonds pour l’infrastructure et un autre pour l’épargne collective, qui peut être utilisé afin de garantir des montants plus élevés.
Razia Khan, chef de la cellule de recherche sur l’Afrique de la Standard Chartered Bank a déclaré à cet effet que « l’Afrique a besoin de plus de fonds d’épargne. Si cette épargne est réalisée de manière adéquate, les fonds souverains et l’accumulation des épargnes à long terme traduiront essentiellement l’amélioration de la solvabilité des États, ainsi que l’accès aux plus grandes sources de financement à des conditions favorables. Et cela n’exclut en aucun cas les investissements dans les infrastructures. »
Les critiques sont d’avis que l’Afrique pourrait tirer meilleur profit de ses ressources en investissant dans l’éducation, l’énergie et le transport afin d’approvisionner d’autres industries, au lieu de garder de l’argent sous forme d’actifs liquides à faible rendement dans des paradis fiscaux, comme c’est généralement le cas des fonds souverains.
Le Liberia examine divers modèles de fonds souverains, y compris celui de la Norvège, qui est le fonds souverain le plus transparent du monde d’après le ministre des Finances Amara Konneh. L’État ouest-africain veut, par ailleurs, éviter le « syndrome hollandais », où la dépendance de l’extraction des ressources entraîne la mort des autres industries.
Selon l’agence Bloomberg News, le fonds souverain angolais, le deuxième d’Afrique avec 5 milliards de dollars, commence à investir dans l’hôtellerie et les structures commerciales en Afrique subsaharienne.
Des critiques ont appelé les pays qui établissent ces fonds souverains à être les plus transparents possible afin d’éviter la corruption. Le fonds Pula du Botswana, estimé à 6,9 milliards de dollars, est le plus transparent du continent. Il obtient une note élevée sur l’indice de transparence Linaburg-Maduell, qui note les fonds en fonction de leur transparence.