AGENCE FRANCE-PRESSE
Une hausse du revenu disponible et la croissance de la classe moyenne africaine ont entraîné une augmentation du nombre de centres commerciaux à travers tout le continent, comme l’a indiqué un rapport de juin 2014.
Selon un rapport de Sagaci, une société d’analyses et d’études de marché, alors que les consommateurs cherchent de nouvelles manières de dépenser leur argent et que les investisseurs ne demandent qu’à les aider dans leur objectif, 14 nouveaux centres commerciaux ont ouvert leurs portes entre 2012 et 2013. L’Afrique du Sud non comprise, il y avait, selon le rapport, 242 centres commerciaux actifs sur le continent l’année dernière.
« La classe moyenne se développe, elle a besoin de dépenser son argent », a expliqué à l’AFP Julien Garcier, l’un des associés de Sagaci. Selon les analystes, plus de 180 nouveaux projets sont en cours de développement, portés « largement par les investisseurs locaux ».
Un seul centre commercial a fermé en 2013, celui de Westgate à Nairobi, au Kenya, après l’attaque du groupe extrémiste somalien Al-Shebab, qui coûta la vie à 67 personnes.
Selon le Fonds monétaire international, 150 millions de personnes sont considérées comme appartenant à la classe moyenne stable du continent. Un autre groupe de 150 millions de personnes constitue une classe moyenne « flottante » plus vulnérable qui pourrait facilement retomber dans la pauvreté à la suite de chocs financiers.
La croissance de l’économie des pays d’Afrique subsaharienne est l’une des plus rapides du monde, avec une augmentation de plus de 5 pour cent prévue pour 2014.
Bien que la majeure partie de la croissance du continent provienne du pétrole, du gaz et d’autres ressources naturelles, l’apparition d’une classe moyenne a aussi donné un coup de fouet à la consommation. Selon une étude de la Banque africaine de développement, publiée en 2011, près de 34 pour cent de la population africaine fait partie de la classe moyenne, un chiffre qui a triplé depuis 1980.
En mai 2014, le cabinet d’expertise comptable Ernst & Young a publié un rapport indiquant que de nombreux investisseurs se tournent vers « les secteurs liés à la consommation, face à la montée des classes moyennes en Afrique. »
Garcier a déclaré dans son étude que 30 pour cent des ménages, vivant dans les principales villes africaines, gagnent plus de 500 dollars par mois. Selon lui, dans tous les pays d’Afrique subsaharienne, la taille de la classe moyenne est « sous-estimée ».