FRIDAY PHIRI/INTER PRESS SERVICE
Les conditions météorologiques extrêmes et les changements climatiques menacent déjà fréquemment les groupes vulnérables tels que les petits exploitants. Entre 2004 et 2014, on estime que les agriculteurs ont subi une forte proportion des pertes dues aux conditions climatiques extrêmes, s’élevant à 100 milliards de dollars.
Puisque l’assurance traditionnelle s’avère onéreuse, une approche alternative devient populaire : l’assurance basée sur les indices météo, qui associe les versements aux événements déclenchés par les phénomènes météo extrêmes.
En Zambie, le Programme alimentaire mondial met à l’essai depuis 2015 une telle intervention au district de Pemba dans la province septentrionale. La couverture d’assurance cible les agriculteurs qui sont engagés dans des pratiques agricoles soucieuses de l’environnement, appelées aussi l’économie de terres.
Ce projet désigné « R4 » suit une approche holistique de la gestion des risques en intégrant la gestion des ressources naturelles, le crédit, l’assurance et l’épargne.
Abshy Nchimunya du Club des agriculteurs Kayokela pense que le seul fait d’être assuré améliorera la résilience des agriculteurs face aux chocs climatiques. Depuis longtemps, un grand nombre d’agriculteurs de la région avaient cultivé le maïs comme culture de base. Mais puisque la couverture d’assurance est une récompense pour la pratique de l’économie des terres, les agriculteurs se sont diversifiés vers d’autres cultures, y compris les pois à vache et les haricots.
En fournissant des services clés qui sont en général difficiles à obtenir (financement pour les intrants agricoles, informations météorologiques fiables, marché lucratif et pratiques simples d’épargne), l’approche intégrée du R4 dans la réduction des risques a changé l’état d’esprit de plus de 2.000 agriculteurs.
« Jusqu’à présent, le projet a eu beaucoup d’impact », déclare Nervous Nsansaula au sujet de l’une des agences mettant en œuvre le R4. « Au moins 60 à 70 pour cent des agriculteurs pratiquent l’économie de terres. Tous ces agriculteurs ont accès à l’assurance, au micro-crédit, et nous avons veillé par principe à ce qu’ils appartiennent tous à de petits groupes d’épargne de village. »