VOICE OF AMERICA
Les partis politiques du Cameroun se sont fixés un but ambitieux pour 2018 : élire des femmes pour au moins 30 % des mandats.
Trois cent femmes provenant d’associations dans tout le Cameroun ont fait campagne dans les marchés, les universités et les lieux populaires de la capitale, en demandant aux femmes de s’inscrire pour voter.
Le Cameroun aura une série d’élections importantes en 2018, au niveau local, parlementaire et présidentiel. Les partis politiques se sont engagés publiquement à atteindre la référence établie par les Nations unies d’au moins 30 % de représentation par les femmes. Le gouvernement a fait écho à cet engagement, en demandant aux partis de présenter un plus grand nombre de femmes candidates.
Pour atteindre cet objectif, les femmes devraient gagner au moins 20 des 70 postes de sénateur sujets à une élection, et le président Paul Biya devrait inclure des femmes parmi les 30 sénateurs que la constitution lui demande de nommer.
Les observateurs déclarent que les chances de succès sont faibles, au moins à court terme.
Le Cameroun a 386 maires, mais seulement 26 sont des femmes. À l’Assemblée nationale, les femmes occupent le tiers des mandats dans la chambre basse, mais seulement 20 % dans la chambre haute.
La sénatrice Julienne Djakaou de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun déclare que beaucoup de femmes ne peuvent pas participer aux prises de décision à cause des idées fausses traditionnelles et des mariages précoces, qui torpillent leur éducation.
Elle déclare qu’elle ne pouvait pas croire les hommes de sa communauté qui disaient que la Bible interdisait aux femmes de participer à la politique, aussi voulut-elle obtenir l’avis du plus haut membre de l’église catholique au Cameroun, le cardinal Christian Tumi. Il lui a dit que la politique concernait les hommes aussi bien que les femmes. Mais certains hommes politiques opinent que les femmes ne sont pas prêtes et que le Cameroun doit avoir plus de femmes qui votent avant que des femmes soient élues. Les femmes constituent 52 % de la population du pays. Pourtant, selon les chiffres officiels, seulement 30 % des 7 millions de personnes inscrites pour voter aux élections de 2018 sont des femmes.