PERSONNEL D’ADF
La Tanzanie projette de renforcer son « économie des océans », l’utilisation durable des ressources marines pour soutenir le tourisme, les emplois et la protection environnementale. Mais avant cela, le pays doit faire face à la pêche illégale.
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée fait perdre à l’Afrique ses ressources naturelles.
Mashimba Ndaki, ministre du Bétail et des Pêches de Tanzanie, a déclaré que les officiels sont déterminés à affermir la réglementation actuelle de l’industrie de la pêche.
« Malheureusement, il existe encore des pêcheurs malhonnêtes et avides dans le pays, qui aident les étrangers à exporter le poisson et les autres produits par contrebande hors du pays, et s’engagent à pêcher en utilisant un matériel de pêche interdit », a déclaré M. Ndaki au journal Daily News.
Les filets dérivants suspendus verticalement des bouées sur les bateaux de pêche peuvent ramasser de vastes quantités de poisson, y compris des espèces sans valeur commerciale. Ces filets sont responsables en grande mesure pour l’épuisement des stocks de poissons et la destruction des écosystèmes. Les Nations unies ont interdit ces filets il y a trente ans mais les opérations de pêche illégales les utilisent toujours au large des côtes du Kenya, du Mozambique et de la Tanzanie.
L’augmentation des efforts de patrouille de pêche et de surveillance pourrait être cruciale pour débloquer le potentiel d’économie des océans de la Tanzanie. Son littoral de 850 km, qui inclut Zanzibar et plusieurs petites îles, rend la zone particulièrement difficile à patrouiller.
Depuis 2018, la Tanzanie est la partenaire de Sea Shepherd Global, organisation non gouvernementale, pour intensifier les efforts de sécurité maritime. Peu après la création du partenariat, Sea Shepherd a aidé les autorités tanzaniennes à arrêter le capitaine et propriétaire d’un vaisseau battant pavillon malaisien et dédié aux ailerons de requin. Les hommes ont été condamnés à des peines de 20 ans de prison, selon un rapport de l’organisation.
La mission de Sea Shepherd consiste à découvrir et aborder les vaisseaux non autorisés ou autres bateaux engagés dans des comportements interdits tels que la collecte des ailerons de requin ou la prise des poissons juvéniles, selon un reportage de la BBC. Le groupe a récemment travaillé avec les gouvernements africains du Bénin, du Gabon, du Liberia, de la Namibie et de la Tanzanie.
Peu après le début des patrouilles de Sea Shepherd en Tanzanie, les autorités ont effectué 10 arrestations. Par la suite, 24 vaisseaux ont immédiatement quitté les eaux territoriales tanzaniennes et 19 de ceux-ci sont partis sans recevoir d’inspection obligatoire.
La Tanzanie est aussi soutenue par FISH-i Africa, partenariat avec les Comores, le Kenya, Madagascar, Maurice, le Mozambique, les Seychelles et la Somalie, qui encourage le partage de l’information et la coopération régionale pour combattre la pêche illégale à grande échelle dans l’océan Indien occidental.
On estime que la Tanzanie pêche 390.000 tonnes de poissons dans ses eaux profondes et intérieures. Le gouvernement espère augmenter la production de poisson à au moins 714.000 tonnes pour atteindre sa cible de consommation de poisson de 10,5 kilos par personne, selon un reportage de SeafoodSource.