PERSONNEL D’ADF
L’Agence tanzanienne des forêts (TFS) ajoute des drones aux outils qu’elle emploie pour protéger les zones forestières en régression, sujettes à un éventail de pressions différentes.
« L’utilisation de la technologie des drones est importante parce qu’elle nous aide à surveiller une vaste zone ; le reste du territoire peut alors être patrouillé avec des véhicules et des motos », déclare le professeur Dos Santos Salayo, commissaire TFS pour la conservation. L’agence a annoncé le déploiement de 4 nouveaux véhicules et près de 40 motos pour patrouiller les forêts de la Tanzanie.
« Nous nous sommes engagés à améliorer le secteur en vous fournissant les outils et l’expertise nécessaires pour obtenir des résultats positifs dans la conservation des forêts », a déclaré Angellah Kairuki, ministre des Ressources naturelles et du Tourisme de Tanzanie, lors de la cérémonie d’acquisition du nouvel équipement.
La Tanzanie a 45,7 millions d’hectares de forêt recouvrant environ 40 % du pays. Ce pourcentage a baissé comparé à l’an 2000, où il était de 61 %, selon la Banque mondiale.
La Tanzanie perd environ 400.000 hectares de forêt chaque année, soit le double du taux mondial moyen de déforestation.
Les drones TFS renforceront la capacité de la Tanzanie pour traquer les activités criminelles dans les forêts et surveiller les zones moins accessibles pour que l’agence puisse déployer des patrouilles plus effectivement, déclare Mme Kairuki. Le plan fait écho à la décision prise par le pays en 2016 pour utiliser des drones afin de surveiller l’aire de conservation du Ngorogoro, où les véhicules surveillent les braconniers et les quelques rares éléphants de la zone protégée.
La Tanzanie a rejoint d’autres pays africains, notamment le Ghana, le Liberia, Madagascar et la Namibie, qui utilisent les drones pour surveiller leurs forêts menacées. Le Kenya et Madagascar emploient aussi des drones pour disséminer des graines et reboiser les zones endommagées. Dans d’autres pays, les drones peuvent déployer des capteurs dans les forêts pour aider à surveiller la santé des arbres.
La Tanzanie est membre d’un consortium de pays africains, surtout en Afrique de l’Est, œuvrant avec l’organisation non gouvernementale écologique Trees for the Future qui utilise les drones pour évaluer la couverture d’arbres afin d’aider les fermiers à protéger la santé de leurs terres arables et empêcher l’érosion.
La collecte illégale du charbon et du bois, l’extraction illégale des minéraux, le pâturage du bétail et l’agriculture ravagent les forêts de Tanzanie, selon Mme Kairuki.
Parmi les zones menacées se trouve la réserve forestière de Kahe de 1.095 hectares, qui protège l’eau qui s’écoule du Kilimandjaro. L’abattage illégal des arbres et le pâturage illégal du bétail y sont les principales causes de déforestation, selon les défenseurs de la forêt.
La défenseuse de la forêt Grace Shimwela a déclaré récemment au Citizen : « La survie de la forêt est en jeu. Quelque chose doit être fait pour la protéger. »