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Pendant la saison des sauterelles en Ouganda, ces insectes bouillis ou frits sont considérés comme un mets fin et nutritif. Ils sont si populaires que certains se préoccupent de la baisse de la récolte.
« Lorsque la saison commence, nous observons le cycle de la lune et nous nous préparons. [Elles ont tendance à sortir pendant la pleine lune.] Nous espérons aussi qu’il pleuvra », déclare Quraish Katongole, l’un des trappeurs de sauterelles les plus expérimentés de l’Ouganda. « Elles sortent en plus grand nombre après la pluie. »
Ses employés placent des tonneaux dans un lieu de capture près de la ville de Masaka. À mesure que la nuit descend, ces insectes au corps mince grouillent autour des lampes. Les trappeurs brûlent de l’herbe fraîche et la fumée s’élève, ce qui étourdit les insectes. Les sauterelles percutent les tôles et tombent dans les barils.
Pendant les heures de pointe dans la capitale de Kampala, des jeunes gens se faufilent à travers le trafic pour vendre aux conducteurs des sauterelles bouillies ou frites et prêtes à manger. Une cuillère à soupe coûte 1.000 shillings ougandais (27 cents).
Les Ougandais sont parmi les 2 milliards de personnes dans le monde qui mangent des espèces différentes d’insectes. Un rapport de 2013 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture recommande fortement aux autres d’envisager de les ajouter à leur régime alimentaire, en déclarant que cela pourrait améliorer la nutrition et l’approvisionnement alimentaire.
Mais en Ouganda le nombre de sauterelles pourrait être en baisse à mesure que les habitats de nourriture et de reproduction reculent autour du lac Victoria.
Ceci est confirmé par le résultat du travail de la nuit. Les jeunes hommes vident les barils et ne peuvent remplir que deux sacs. « À un certain moment, je pouvais remplir 20 à 25 sacs par nuit », déclare M. Katongole.
Les chercheurs ougandais essaient de mieux comprendre le cycle de vie des sauterelles pour déterminer si elles peuvent être récoltées de façon plus durable. Le professeur Phillip Nyeko déclare que, en plus de la perte de leur habitat, les récoltes agressives constituent une autre menace.
« Elles ne grouillent pas pour être mangées ; elles grouillent pour se nourrir et pour se reproduire. Mais lorsque vous allumez des lampes et que vous en récoltez des milliers, vous perturbez leur cycle de vie », déclare le professeur Nyeko.