PERSONNEL D’ADF
Les efforts coopératifs et le professionnalisme militaire ont été les sujets de la réunion de 2021 des chefs de la défense du continent, organisée par l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique.
Cette conférence a réuni 46 chefs de la défense ou leurs délégués, de manière virtuelle à cause des restrictions de déplacement liées au Covid-19.
Le général Stephen Townsend, commandant de l’AFRICOM depuis 2019, a rappelé aux chefs réunis que les intérêts des États-Unis et de l’Afrique sont interconnectés, qu’il s’agisse de vaincre les extrémistes violents, perturber la pêche illégale ou lutter contre la pandémie du Covid-19.
« Nous sommes tous concernés, a déclaré le général Townsend. Vos opportunités sont les nôtres. Vos enjeux sont les nôtres. Vos succès sont les nôtres. »
En ce qui concerne la coopération et les opérations conjointes, les participants à la conférence ont convenu que la communication était la clé du succès, en particulier dans les régions telles que le Sahel où plusieurs missions multinationales se recoupent. Le Sahel est un théâtre opérationnel pour la Force conjointe du G5 Sahel, la mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali et la Force multinationale mixte, parmi les autres efforts visant à cibler les extrémistes qui utilisent cette région comme base.
Les chefs de la défense ont souligné que, bien que les forces multinationales régionales soient cruciales pour gérer les problèmes du continent, ces forces manquent chroniquement de fonds, ce qui entrave leur efficacité. Un grand nombre de forces armées concernées se concentrent aussi davantage sur leurs priorités nationales plutôt que sur l’objectif plus vaste, ce qui affaiblit la mission, selon les chefs.
Les nations insulaires ont remarqué que la plupart des forces multinationales se concentrent sur les opérations terrestres. Elles ont expliqué que l’Afrique bénéficierait d’une approche similaire pour patrouiller dans les zones économiques marines étendues du continent afin de mettre fin à la pêche illégale, au trafic de stupéfiants et aux activités semblables.
Le Dr Mohammed « Mo » Ibrahim, homme d’affaires soudanais et l’un des deux conférenciers principaux, a mentionné une étude conduite par Africa Check selon laquelle les habitants du continent font confiance à leurs forces armées nationales plus qu’à leurs dirigeants civils. Le Dr Ibrahim a suggéré que les chefs militaires pourraient donner l’exemple de la coopération transfrontalière et du renforcement des institutions nationales clés.
Au cours de plusieurs dizaines d’années d’indépendance, la plupart des nations africaines ont manqué de développer les institutions qui forment la fondation des pays stables, a-t-il déclaré.
« Les institutions sont les gardiennes de la démocratie », a-t-il dit.
Les participants ont convenu que le professionnalisme est une façon importante de renforcer les forces armées nationales et de les aider à gagner le respect aux yeux de la société qu’elles protègent.
Le point de départ consiste à abandonner le service militaire obligatoire et à se concentrer sur le recrutement attentif et la formation de membres volontaires des forces armées, depuis les simples soldats jusqu’aux généraux de plus haut rang. Ce faisant, les forces armées reflèteront la société qu’elles représentent, en accroissant la confiance et le soutien du public. Les investissements dans l’enseignement militaire professionnel et la focalisation sur la technologie avancée maintiendront les forces armées dans un état de préparation pour les combats futurs, selon les participants.
La pandémie du Covid-19 est devenue le tout dernier défi des forces armées africaines, et un exemple de combat contre un ennemi que la plupart des gens n’auraient pas pu prédire, ont convenu les membres.
Les pays de toutes les régions d’Afrique ont travaillé avec l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique, l’Agence américaine pour le développement international et d’autres groupes pour renforcer leur défense contre le Covid-19, qui jusqu’à présent a infecté plus de 3 millions d’Africains.
En fin de compte, le succès mondial dans la lutte contre le virus dépend de la distribution juste et équitable des vaccins, y compris en Afrique, a déclaré le Dr Ibrahim.
« Ceci est une pandémie mondiale. Elle exige une solution mondiale, a-t-il dit. En tant qu’êtres humains, nous devons parcourir ensemble le tour d’honneur de la victoire. »
Le Dr Ibrahim a exhorté les chefs de la défense de chercher des domaines où ils pourront coopérer.
« Nous nécessitons, non pas que vous vous fassiez la guerre, mais que vous apportiez la paix à notre peuple. Sans la paix et la sécurité, nous ne pouvons pas aller de l’avant. Cette question est entre vos mains. »