PERSONNEL D’ADF
Depuis plus de dix ans, le groupe terroriste al-Shebab compte sur l’enlèvement et le recrutement de milliers d’enfants en Somalie pour fomenter son insurrection meurtrière.
Ceci vient de se produire à nouveau dans une zone qui est devenue récemment un épicentre du conflit armé : la région centrale de Mudug. Mais cette fois-ci, les enfants se sont défendus.
Selon Isma’il Abdi Malik Malin, commandant des Forces armées nationales somaliennes (SNA), des militants d’al-Shebab se sont rués sur la municipalité de Ba’adweyn le 12 août, en envahissant les terres occupées par les bergers.
Les extrémistes, qui souhaitaient établir une nouvelle base dans la région, ont exigé que les résidents leur donnent de l’argent et des animaux et leur permettent de recruter les jeunes de la ville pour qu’ils deviennent des combattants.
Lorsque les habitants ont résisté, les combattants d’al-Shebab ont attaqué une base de la milice locale et ont volé des armes avant de la détruire, selon Ahmed Awad, ministre somalien des Affaires étrangères.
Les bergers et les jeunes ont pris les armes. Ils se sont défendus et ils ont défendu leur terre et leurs animaux.
« Il y eut des affrontements intenses qui durèrent plusieurs heures », déclare M. Malin aux journalistes, selon The East African. Les SNA sont arrivées dans la région pour soutenir les bergers et engager les militants. Nos forces ont finalement neutralisé les militants, en tuant 16 d’entre eux et blessant 20 de plus. »
Radio Kulmiye de Mogadiscio précise que les attaquants étaient venus de Harardhere, municipalité côtière qui était jadis un bastion notoire de pirates mais qui est contrôlée depuis 2012 au moins par al-Shebab.
Mohamed Ahmed Alim, chamelier de la région de Ba’adweyn, a déclaré à Radio Kulmiye que l’attaque avait causé des pertes tragiques avant l’arrivée des SNA.
« Ils ont tué dix personnes, notamment un maître du Coran », a-t-il dit, en ajoutant que trois personnes avaient été blessées.
L’organisation terroriste est principalement active au Sud et au centre de la Somalie. Mais le Covid-19 et les confinements qui en résultent ont limité l’accès à la nourriture, aux armes et aux médicaments, tout en éliminant les revenus provenant de la taxation et de l’extorsion.
Grâce à une formation fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni, les Forces armés somaliennes améliorent leurs capacités mais elles ne sont toujours pas prêtes à assurer la sécurité du pays. La mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), une force de 22.000 soldats, avait projeté de réduire ses effectifs à 19.000 soldats en 2020, et de partir définitivement de Somalie en 2021, mais ces décisions avaient été prises avant l’arrivée de la pandémie.
Malgré la campagne brutale d’al-Shebab, des succès ont été enregistrés. Ils suscitent l’espoir que le recrutement forcé des enfants par le groupe sera éliminé.
Deux jours après les combats près de Ba’adweyn, une brigade des SNA a secouru 33 enfants dans un camp d’al-Shebab à Kurtunwarey dans la région de Shabeellaha Hoose, selon un reportage de The Nation.
« Nous préconisons le calme alors que notre peuple mène un combat acharné pour défendre le territoire qui est menacé par les militants », déclare M. Ahmed à GaroweOnline.com. « C’est quelque chose que nous pouvons faire. Le moment est venu pour tous les Somaliens de s’opposer à l’extrémisme qui a torpillé le développement de notre pays. »