La Conférence Au Sommet Des Forces Terrestres Africaines De 2019 Met L’accent Sur Le Pouvoir Des Partenariats
PERSONNEL D’ADF
Le brigadier-général Geraldine George du Liberia connaît bien la valeur des efforts conjoints face à un ennemi commun.
Dans son cas, l’ennemi était l’épidémie mortelle d’Ebola de 2014 à 2016 en Afrique de l’Ouest, qui a infecté plus de 28.600 personnes, dont 11.325 ont fini par mourir. Le Liberia fut le plus touché par l’épidémie, laquelle a aussi ravagé les pays voisins de Guinée et de Sierra Leone.
Le général George déclare que, avant l’épidémie, le Liberia avait conduit des opérations conjointes avec d’autres organismes de sécurité et avec la Croix-Rouge dans les cas d’urgence. Toutefois, l’Ebola a paralysé rapidement les ressources médicales du Liberia. Elle a donc constaté l’intervention de la communauté internationale dans son pays, pour créer des unités de traitement de l’Ebola et pour offrir une assistance médicale et logistique.
« Ils travaillaient tous pour le bien commun du pays », déclare le général George à ADF. « Aujourd’hui, nous ne le souhaitons pas, mais si quoi que ce soit se produisait, nous saurions immédiatement quelles mesures prendre. »
Le général George est l’unique femme général des Forces armées du Liberia. Elle a participé à sa première Conférence au sommet des forces terrestres africaines (ALFS) à Gaborone (Botswana) du 24 au 27 juin 2019. Le thème du sommet était, de façon tout à fait appropriée, « Le renforcement des réseaux de partenaires ».
Cet événement est la septième ALFS depuis 2010. Il avait trois sessions plénières, ainsi que des ateliers dans lesquels de hauts commandants des forces terrestres provenant de plus de 40 pays africains ont pu parler franchement et échanger des idées sur les défis communs. Des représentants de l’Union africaine, des Nations unies et d’autres pays, notamment le Brésil, la France, le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni, y ont aussi participé.
Le major-général Roger Cloutier, commandant de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique, déclare que l’ALFS offre à tous les participants l’opportunité de
« parler des défis de sécurité complexes que nous affrontons collectivement ici en Afrique ».
Comme le général George, le lieutenant-colonel Iman Elman, chef de cabinet et adjudant-général des Forces armées nationales somaliennes, participait à sa première ALFS. « Pour moi, l’une des choses principales que j’ai retenues, c’est de réaliser définitivement que certains des problèmes auxquels nous faisons face en Somalie ne sont pas simplement les problèmes du pays : ils affectent en fait beaucoup de pays voisins. Il s’agit d’un problème africain. »
« C’est vraiment excellent de discuter avec des représentants des autres pays d’Afrique et d’avoir réellement l’opportunité de les écouter et de comprendre ce qui a fonctionné pour eux », déclare le colonel Elman.
Le genre de réseau de coopération et de partenariat présenté par l’ALFS est déjà mis en pratique dans l’ensemble du continent. Par exemple, en février 2019, les autorités du Cap-Vert ont saisi environ 10 tonnes de cocaïne sur le navire Ezer battant pavillon panaméen, qui avait fait escale dans cette petite nation insulaire à la suite du décès d’un membre d’équipage. Ce fut la plus grande saisie de stupéfiants dans l’histoire du Cap-Vert.
Le centre opérationnel d’analyse du renseignement maritime pour les stupéfiants, qui coordonne les efforts de lutte contre le trafic de la drogue de sept pays de l’Union européenne, avait alerté la police du Cap-Vert que le navire était soupçonné de transporter des articles de contrebande, selon un reportage de Reuters. La police a arrêté 11 ressortissants russes.
Le colonel Armindo Miranda, commandant de la Garde nationale du Cap-Vert, déclare à ADF que, depuis son indépendance du Portugal en 1975, ce pays insulaire de plus de 500.000 habitants travaille avec ses partenaires internationaux du continent et d’ailleurs. Le colonel Miranda, qui participait à sa troisième ALFS, déclare qu’il essaie d’apprendre comment ses collègues d’autres pays réussissent dans leurs efforts, pour qu’il puisse ramener ces meilleures pratiques chez lui.
Ramanand Ramkeelawon, commissaire de police adjoint du pays insulaire de l’île Maurice, déclare que la coopération est essentielle pour son pays, qui n’a pas de force militaire permanente. Cette nation de moins de 1,5 million de personnes doit affronter l’arrivée dans ses eaux des stupéfiants tels que la cocaïne, l’héroïne et le cannabis.
« Nous avons ce que nous appelons l’unité de lutte contre les stupéfiants et la contrebande. Elle affronte spécifiquement ce problème parce que le seul travail qu’ils font dans la police consiste à pister les drogues et à éliminer tous ceux qui importent les drogues », déclare le commissaire Ramkeelawon.
Le personnel anti-drogue est basé dans les postes de police de tout le pays. Il recueille et partage le renseignement pour que les délinquants de la drogue, importateurs ou simples consommateurs, puissent être arrêtés.
Le partage du renseignement est au cœur du succès de l’île Maurice, et sa police coopère avec les autres pays tels que Madagascar, les Seychelles et l’Afrique du Sud, avec Interpol et par l’intermédiaire de la Commission de l’océan Indien.
Le brigadier-général Sandile Hlongwa, général chargé de l’unité de lutte antiaérienne pour l’Afrique du Sud, participait aussi pour la première fois à l’ALFS de Gaborone. Il déclare que la Force nationale de défense d’Afrique du Sud (SANDF) conduit des opérations de lutte contre le braconnage. Comme le Botswana, l’Afrique du Sud a de grandes réserves de chasse avec différentes espèces d’animaux protégés. Il déclare que la SANDF a envoyé environ 10 personnes au Botswana en 2018 pour leur fournir une formation dans les opérations anti-braconnage et pour leur faire mieux comprendre les animaux et leur comportement.
Les Sud-Africains travaillent déjà étroitement avec leurs collègues du Botswana, du Lesotho, du Mozambique, de la Namibie et de l’Eswatini pour lutter contre le braconnage, et ces efforts portent leurs fruits. « Le fait est que le braconnage a diminué », déclare le général Hlongwa.
Il déclare que le thème de l’ALFS visant à élaborer et renforcer les partenariats sera utile pour les forces militaires africaines. « Il n’y a rien de mal à ça, déclare-t-il. Tant que le partenariat est sincère, je suis d’accord. »
1ère rangée :
Brigadier-général Geraldine George, Forces armées du Liberia PERSONNEL D’ADF
Colonel Armindo Miranda, commandant de la Garde nationale du Cap-Vert SERGENT MAJOR CHRISTINA BHATTI/ÉTAT-MAJOR UNIFIÉ DES ÉTATS-UNIS POUR L’AFRIQUE
2ème rangée :
Lieutenant-colonel Iman Elman, chef de cabinet et adjudant-général, Forces armées nationales somaliennes PERSONNEL D’ADF
Brigadier-général Sandile Hlongwa d’Afrique du Sud PERSONNEL D’ADF
3ème rangée :
Commissaire adjoint de police Ramanand Ramkeelawo de l’île Maurice PERSONNEL D’ADF
Major-général Roger Cloutier, commandant, état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique PERSONNEL D’ADF