AGENCE FRANCE-PRESSE
5 % seulement des touristes mondiaux se rendent en Afrique, malgré sa promotion des attractions allant des grandes pyramides et des chutes Victoria jusqu’aux safaris d’animaux sauvages et aux étendues sans fin de plages immaculées.
Mais l’énorme potentiel du continent peut être réalisé grâce à l’éco-
tourisme, aux expériences culturelles, aux voyages nationaux et á la stabilité politique, déclarent les experts lors d’une conférence sur le tourisme africain au Cap (Afrique du Sud).
« Lorsque vous considérez les histoires à succès, ce sont celles des pays qui adoptent les tendances », déclare Naledi Khabo, directeur général de l’Association du tourisme africain. « Lorsque vous considérez les pays qui se sont concentrés sur la durabilité, comme la Tanzanie ou le Rwanda, ceux-ci sont très attrayants pour certains voyageurs. »
Les safaris écologiques et l’hébergement neutre en carbone attirent de plus en plus de touristes d’Europe et d’Amérique du Nord. Le nombre de touristes qui visitent la Tanzanie a plus que doublé depuis 2006 pour atteindre plus de 1 million, ce qui correspond à une contribution de 14 % au produit national brut, selon le site Internet Tanzania Invest.
L’Afrique du Sud a enregistré un boom de tours basés sur les expériences alternatives, qui permettent aux voyageurs de séjourner dans les municipalités défavorisées et les communautés rurales, ainsi que dans les exploitations viticoles et les pavillons de chasse.
Le tourisme est un employeur majeur pour les Sud-Africains pauvres avec près de 700.000 emplois, succès rare dans un pays dont le taux de chômage atteint près de 27 %.
Bien que de nombreuses destinations africaines aient sollicité les devises fortes des visiteurs étrangers, le Kenya a investi intensément dans la promotion des « vacances à la maison ». Le pays s’est engagé à promouvoir les voyages nationaux lorsque les arrivées internationales ont baissé à la suite des récents troubles violents et des attaques criminelles.
« Nous avons réussi à développer le marché national », déclare Najib Balala, ministre kényan du Tourisme. « Le marché national contribue 21 % au taux d’occupation d’Airbnb. Il nous bénéficie. »
Le tourisme, qui est maintenant le deuxième facteur principal de la croissance du Kenya, représentait un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de dollars en 2017.
Un grand nombre de pays du continent ont eu des difficultés pour attirer les visiteurs étrangers qui craignaient l’instabilité politique et la violence. Le Rwanda est un pays qui a réussi à transformer son image mondiale. Cette petite nation d’Afrique de l’Est, déchirée par le génocide de 1994, s’est depuis positionnée comme une destination haut de gamme.
« Le tourisme est le secteur qui gagne le plus de devises étrangères, ce qui est étonnant de voir dans un pays comme le Rwanda », déclare Rosette Rugamba, qui dirigeait Rwanda Tourism de 2003 à 2010. « Il contribue énormément à la promotion de l’image de notre pays. »