LES ACTEURS PUBLICS ET PRIVÉS FONT ÉQUIPE POUR BÂTIR UN NOUVEAU TYPE D’INSTALLATION DE FORMATION AU CAP-VERT
PERSONNEL D’ADF
Le Cap-Vert semblerait être un lieu improbable pour un centre de formation militaire international. Le pays est constitué de 10 îles situées à 570 kilomètres à l’Ouest du continent africain dans l’Atlantique Nord. Avec une superficie totale d’un peu plus de 4.000 kilomètres carrés, le Cap-Vert est l’un des plus petits états membres de l’Union africaine.
Mais pour un certain nombre de raisons, il fut considéré comme lieu idéal pour construire un centre de formation de 125 millions de dollars pour les forces africaines de sécurité. Ce centre, dont l’ouverture est prévue pour 2020, fait l’objet d’un partenariat public-privé.
Le Centre de formation Orbit pourra accueillir 150 étudiants et formateurs. Avec une superficie de plus de 250 hectares, il sera ouvert au personnel suivant : forces de police, forces armées, agents de douane, gardes forestiers, analystes du renseignement, spécialistes militaires médicaux, formateurs en techniques de survie, forces de protection civile, enquêteurs en cybercriminalité, personnel militaire des télécommunications et spécialistes de la technologie de l’information. Bien que la formation du personnel des pays africains soit son objectif principal, le centre prévoit aussi d’offrir ses services à d’autres pays.
Ces installations combineront un centre de formation militaire standard avec des technologies de simulation. Elles auront des modules spécialisés dans le tir intérieur et extérieur, le tir de combat, la formation des équipes marines, aériennes et terrestres, l’analyse du renseignement, les communications militaires et sécurisées, l’interception légale et tactique, le contrôle des foules, la lutte antidrogue, le braconnage et la cybercriminalité.
Les responsables d’Orbit décrivent le Cap-Vert comme un « lieu facilement accessible » dans un « pays hôte idéal » qui a une bonne gouvernance, une administration ouverte et transparente, et un système démocratique stable. Il possède six aéroports internationaux et il est presque équidistant du Brésil, de l’Europe et des États-Unis. Le centre assurera une nouvelle source de revenu pour le pays ainsi que la création d’emplois.
Deux sociétés privées apportent leur soutien au centre : Competences et Nibor Enterprises. Competences est une société privée du Cap-Vert fondée en 2004 et spécialisée dans les solutions de sécurité du territoire et de défense. Les dirigeants de la société déclarent qu’elle a participé à « des projets majeurs de sécurité nationale » pour les gouvernements africains.
Nibor Enterprises, fondée en 2009, est une société d’ingénierie et maître d’œuvre américano-israélien qui se spécialise dans la gestion et la conception de la construction. Les dirigeants de la société déclarent que Nibor a réalisé 20 projets sous contrat pour le département de la Défense des États-Unis, d’une valeur totale de 55 millions de dollars.
Orbit déclare que le personnel des douanes, des forces de police et des forces armées aura un accès prioritaire au centre, et le pays réalisera d’importantes économies au niveau de son budget de formation militaire. Les revenus proviendront de la location des installations aux clients, ainsi que de l’aide internationale aux forces africaines de défense et de sécurité.
Orbit rejoint un groupe croissant d’établissements publics et privés qui aident à former les gardiens de la paix d’Afrique. Mais la formation offerte ne se limite pas aux soldats et les cours ne se limitent pas au maintien de la paix.
LE CENTRE DU GHANA
L’expérience de maintien de la paix du Ghana remonte à plusieurs dizaines d’années. Elle a commencé avec une mission des Nations unies dans les années 1960 dans ce qui s’appelle aujourd’hui la République démocratique du Congo. S’appuyant sur cette expérience, le Ghana a ouvert le Centre international de formation de maintien de la paix Kofi Annan (KAIPTC) en 2004. Le mandat du centre consiste à former « le personnel militaire, policier et civil pour les opérations multidimensionnelles de maintien et de soutien de la paix dans la région de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest [CEDEAO], en Afrique et au-delà ».
Le centre a organisé plus de 400 cours pour des étudiants provenant de plus de 90 pays. Il a aussi accueilli des organisations d’Afrique, d’Asie, des Amériques et d’Europe. Il a été nommé l’un des trois centres de formation d’excellence de la CEDEAO avec le Collège de la défense du Nigeria et l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Beye du Mali.
Il a établi des partenariats avec une série d’organismes internationaux, y compris les Nations unies, l’Agence allemande pour la coopération internationale, la Fondation Dag Hammarskjöld en Suède, l’Université du Queensland en Australie, l’Académie militaire des États-Unis à West Point, l’Université du Bedfordshire au Royaume-Uni, les Forces armées ghanéennes et le Centre de Genève pour le contrôle démocratique des forces armées.
Le centre offre une formation au niveau opérationnel pour le personnel du maintien de la paix. Cette formation est basée sur une structure de force opérationnelle militaire ou une structure de brigade et les participants sont des officiers militaires, civils ou policiers.
Les responsables du centre déclarent que la majorité des participants sont des civils. « Tous les cours sont mutuellement complémentaires et servent les intérêts d’ensemble de la CEDEAO et de ses opérations de soutien de la paix, bien qu’une stricte séparation entre les domaines tactique, opérationnel et stratégique puisse être parfois superficielle », selon le site Internet du KAIPTC.
Les efforts du KAIPTC sont complétés par ceux des autres centres engagés dans la formation et le développement des aptitudes liées aux aspects théoriques et pratiques des opérations de pacification. Au cours des dernières années, le centre a plutôt mis l’accent sur la formation des gardiens de la paix dans les droits humains et l’égalité des sexes.
UNE « CULTURE DE LA PAIX »
À la fin des années 1980, la communauté internationale était engagée dans de nombreuses opérations de soutien de la paix dans le monde, auxquelles les pays africains contribuaient de nombreuses troupes terrestres. En 1990, un tournant a été atteint avec la création du Groupe de surveillance de la communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest pour intervenir dans la guerre civile du Liberia.
La mission démontra le besoin d’une meilleure formation au maintien de la paix pour les professionnels de la sécurité africaine et en 1999 la France et la Côte d’Ivoire créèrent l’École du maintien de la paix de Zambakro en Côte d’Ivoire. Pendant trois ans, cette école forma 600 officiers provenant de 40 pays africains.
La guerre civile de 2002 en Côte d’Ivoire nécessita le transfert de l’école au Mali, toujours avec le soutien de la France. Le premier site du Mali était à 60 kilomètres au Nord-Est de la capitale de Bamako mais il se révéla finalement trop petit et trop distant. L’école fut transférée à Bamako et en 2007 les nouvelles installations de l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Beye (EMPABB) ouvrirent leurs portes. L’Argentine, le Canada, le Danemark, la France, l’Allemagne, le Japon, les Pays-Bas, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis ont partagé les coûts de construction.
Dès le début, l’intention était de créer des installations qui soient complémentaires de celles du KAIPTC au Ghana et qui fournissent une formation au niveau tactique pour les opérations de maintien de la paix. L’école se concentre sur les éléments nécessaires aux tâches et activités permanentes des opérations de maintien de la paix. Elle a essentiellement une structure militaire aux niveaux du bataillon et de la compagnie, avec des composantes policières et civiles.
L’EMPABB se décrit comme un centre visant à renforcer les capacités africaines de gestion des opérations de paix, et à transmettre la « culture de la paix ». Le centre s’est associé à des organisations non gouvernementales et internationales de façon similaire au centre du Cap-Vert.
L’EMPABB a formé plus de 8.000 personnes. Chaque année, elle accueille approximativement 1.000 étudiants civils, policiers et militaires, directement au centre ou hors du pays par le biais d’équipes itinérantes de formateurs.
Grâce à ses partenariats et son soutien international, le centre a des équipements et une infrastructure uniques au Mali. Ses partenaires incluent des organisations non gouvernementales. Le conseil d’administration comprend des représentants de la CEDEAO, de la France, de l’Allemagne, du Japon, des Pays-Bas et de la Suisse.
Le cours de formation de trois semaines de l’école pour un déploiement possible en tant qu’observateur militaire de l’ONU est un exemple type des programmes offerts. Une classe de ce type a réuni 25 officiers militaires provenant de 10 pays. Au cours de la première semaine, la classe apprend le cadre juridique des missions et des partenaires des opérations de soutien de la paix. La classe étudie aussi le désarmement, la démobilisation et la réintégration, les actions civilo-militaires et les activités fondamentales des observateurs. Au cours de la deuxième semaine, les formateurs abordent la sensibilisation aux mines, l’analyse de caractère, les relations avec les médias, les risques et les menaces, et les mesures de protection. Les étudiants apprennent des techniques de médiation, d’investigation et de liaison. Les participants passent la dernière semaine à travailler sur des exercices pratiques basés sur ce qu’ils ont appris.
L’institut de formation des opérations de paix des États-Unis s’est associé à l’EMPABB pour offrir gratuitement en ligne des cours de maintien de la paix. 29 cours sont offerts en anglais, 24 cours en français, 17 cours en espagnol et d’autres cours en arabe, en chinois, en portugais et en russe. Le Collège national de la défense du Nigeria et le Centre international de formation pour le soutien de la paix du Kenya offrent aussi gratuitement ces cours en ligne.
LES ANTÉCÉDENTS DE FORMATION DU NIGERIA
Le Collège national de la défense se dit être « l’institution de formation militaire de pointe des Forces armées du Nigeria et un centre d’excellence pour la formation sur les opérations de soutien de la paix au niveau stratégique en Afrique de l’Ouest ».
Le collège fut établi en 1992 pour être la plus haute institution de formation des officiers militaires supérieurs du Nigeria. Les Forces armées du Nigeria ont un héritage de longue date de formation militaire solide, remontant à la création de l’Académie nigériane de défense à Kaduna pour la formation des cadets et au Collège de commandement et d’état-major des Forces armées à Jaji pour la formation des officiers subalternes. Le Nigeria décida qu’il serait approprié et économique d’établir un troisième organisme pour la formation la plus poussée.
Le collège a débuté dans un site provisoire de Lagos, puis il a été amené trois ans plus tard à un autre site provisoire à Abuja. Le site actuel, qui est permanent, est aussi situé à Abuja.
Le collège a noué des relations de travail avec ses homologues de Turquie et en février 2018 il a hébergé une délégation du service des relations étrangères de l’état-major général turc. Deux mois plus tard, le Nigeria a signé un accord de formation militaire avec la Turquie concernant l’anti-piratage, l’assistance humanitaire, le soutien au maintien de la paix et d’autres secteurs.
Selon un rapport de DefenceWeb, l’accord porte sur la coopération de formation, les échanges, l’observation des exercices, les exercices conjoints, l’histoire militaire, la logistique, la sécurité maritime, les échanges de personnel, la cartographie et l’hydrographie, les cours sur les forces spéciales et l’expertise spéciale telle que la neutralisation des explosifs.
L’Institut nigérian de gestion s’est associé au collège pour éliminer la corruption militaire. L’institut et le collège veulent que les soldats non seulement respectent leur code militaire mais aussi qu’ils soient liés par le code de conduite de l’institut.
LE COLLÈGE ENCOURAGE LA PARTICIPATION DES FEMMES
Le Centre international de formation pour le soutien de la paix (IPSTC) au Kenya a commencé comme centre de formation du soutien de la paix, au sein du Collège d’état-major de la défense du Kenya. Sa mission principale consistait à former les forces kényanes pour les missions de maintien de la paix de l’ONU et les opérations de pacification de l’Union africaine. Il devint un organisme distinct en 2006 et fusionna avec le Centre international de formation anti-mines en 2009, année où il acquit son nom actuel.
En 2011, grâce à des partenariats officiels avec le Canada, l’Allemagne, le Japon, le Kenya, le Royaume-Uni, l’ONU et les États-Unis, il devint une organisation autonome.
La mission fondamentale du centre consiste à former des soldats, des policiers et des civils dans les opérations de soutien de la paix, et à leur enseigner comment répondre aux urgences complexes. Ce centre est aussi une installation de recherche où l’on étudie de nombreux sujets, notamment la prévention des conflits, la gestion du terrain et des effectifs, et la reconstruction après-conflit. Au cours des dernières années, le centre a mis de plus en plus en relief l’impact des conflits armés sur les femmes et les enfants.
L’une des marques distinctives de l’école est son cours pour les leaders de haut rang des missions, offert deux fois par an. Des officiels des forces armées, des gouvernements et des forces de police provenant d’une douzaine de pays environ participent typiquement à ce cours de deux semaines, qui assure une formation pour planifier, gérer et conduire les activités de déploiement de soutien pour les missions de paix de l’ONU et de l’Union africaine.
En 2015, l’IPSTC a établi une politique d’égalité des sexes, aussi bien pour le centre que pour l’avancement des femmes dans les missions de maintien de la paix. La politique encourage l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU concernant les femmes, la paix et la sécurité. Elle porte notamment sur la surveillance du rapport hommes/femmes des étudiants du centre dans le but d’obtenir l’équilibre entre les sexes, y compris une composante sexospécifique dans la plupart de ses cours de formation, et l’établissement des questions de sexe comme composante clé dans la planification et la mise en œuvre de toutes les missions de maintien de la paix.
FOCALISATION SUR LES CIVILS
La Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) a établi le Centre régional de formation pour le maintien de la paix au Zimbabwe en 1996 pour fournir une formation pour les missions de soutien de la paix dans la région. Le centre a été construit à Harare en 1999 avec des fonds fournis par le gouvernement du Danemark.
Bien que le centre ait été construit spécifiquement pour offrir une formation de maintien de la paix aux pays de la CDAA, il a élargi son rayon d’action pour inclure d’autres pays d’Afrique.
Le centre a participé à la préparation et à la conduite de tous les exercices majeurs de maintien de la paix conduits dans la région, notamment Blue Hungwe au Zimbabwe en 1997, Blue Crane en Afrique du Sud en 1999, Tanzanite en Tanzanie en 2002, Exercice Thokgamo en 2005 au Botswana et Ex-Golfinho en Afrique du Sud en 2009.
En 2017, après l’établissement du plus récent plan quinquennal du centre, il a offert son premier cours de fondation civile pour les missions de maintien de la paix. Ce cours vise les civils qui n’ont pas d’expérience dans les missions de paix, ainsi que le personnel qui possède une certaine expérience mais aucune formation de maintien de la paix formelle.
Les Nations unies déclarent qu’il existe 124 centres de formation de maintien de la paix dans le monde, certains étant plus actifs et plus approfondis que les autres. Les centres de formation d’Afrique sont parmi les plus récents du monde. Mais, qu’ils soient gérés par un gouvernement ou par un partenariat public/privé, beaucoup d’entre eux ont déjà établi des programmes de classe mondiale.
LES ÉTATS-UNIS FONT DON DE NAVIRES AU SÉNÉGAL ET AU CAP-VERT
PERSONNEL D’ADF
Les États-Unis ont contribué deux navires patrouilleurs de 11,5 m, de la classe Defiant, à la marine du Sénégal et cinq patrouilleurs plus petits à la police maritime du Cap-Vert.
Les bateaux Metal Shark en aluminium de 11,5 m sont classés comme bateaux rapides, capables d’atteindre 50 nœuds avec leurs moteurs bicylindres in-board. Ils ont été financés par la division des programmes contre les stupéfiants et les menaces transnationales de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM).
La contribution au Sénégal a inclus des kits de réparation et de maintenance des navires, des véhicules remorqueurs et une session de formation de deux semaines sur l’utilisation et l’entretien des navires.
« Cette contribution améliore les capacités de mise en application des lois du Sénégal pour lui permettre de patrouiller dans sa zone économique exclusive et dans les eaux internationales limitrophes, grâce à la fourniture d’une capacité de patrouille en mer, ce qui augmente fortement ses aptitudes de combat du trafic des drogues illicites dans le secteur maritime », déclare Ken Diamond, chef du programme d’AFRICOM contre le trafic illicite.
Il est prévu qu’un autre navire patrouilleur soit livré à la marine sénégalaise. Il sera le sixième de la classe Defiant donné au Sénégal.
Les navires Defiant de 11,5 m sont en service dans le monde entier, et notamment dans la garde côtière et la marine de guerre américaines. Ce sont les navires préférés par de nombreux services d’incendie de haute mer.
L’AFRICOM a contribué cinq patrouilleurs de 6,4 m de la classe Relentless à la police maritime du Cap-Vert en décembre 2017 et elle prévoit d’en donner 10 de plus d’ici à 2019. Ces navires en aluminium sont aussi construits par Metal Shark.
Metal Shark déclare que ces navires sont populaires parmi les agences de police qui nécessitent des bateaux pour intervention rapide, facilement transportés sur remorque et rapidement déployés.
Les navires ont aussi été fournis avec une formation opérationnelle et de maintenance, et un équipement de protection personnelle, déclare Chad Godlewski, chef de section du programme d’AFRICOM contre le trafic illicite.
« Les navires ont été donnés à la police maritime pour augmenter les capacités d’interdiction du trafic de drogues illicites du Cap-Vert, déclare-t-il. Le Cap-Vert est situé à un carrefour stratégique entre l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Europe, et il est une voie principale de transit pour la cocaïne d’Amérique du Sud. »
De son côté, le Cap-Vert a approuvé une loi en avril 2018 créant une taxe de sécurité maritime pour contrôler et gérer le trafic maritime.
LES FORCES ARMÉES S’EFFORCENT DE PACIFIER LE « CARANA »
PERSONNEL D’ADF
Une équipe internationale de 4.500 personnes prévoyait de se rendre dans le pays insulaire du Carana lors d’une mission de six mois pour séparer les quatre factions en lutte, mettre à exécution un cessez-le-feu permanent et préparer le pays pour l’arrivée d’une mission à long terme des Nations unies.
Les membres de l’équipe disposaient de moins de cinq jours pour planifier et pour se préparer. Ils devaient étudier la géographie du pays, déterminer ce que voulaient les différentes factions et établir des lignes de communication entre les pays participants. Ils devaient établir des filières d’approvisionnement, planifier l’hébergement et les camps, et trouver des moyens de protéger les civils. Pendant ce temps, les médias d’actualité posaient des questions.
Le Carana n’existe pas réellement. Il a été imaginé basé sur des pays africains et des situations réels, et il fait partie d’un exercice de formation complexe, conduit régulièrement dans certaines régions d’Afrique et du monde. Un « déploiement » au Carana avait été organisé en avril 2018 au Bangladesh.
Les spécialistes du maintien de la paix des Nations unies ont développé l’histoire du Carana et de son peuple en 2002 et 2003. L’exercice a été conçu comme une formation basée sur scénario, spécifiquement pour les forces de maintien de la paix africaines. Il a évolué au cours des années et a été approuvé par l’Union européenne.
Le Centre international de formation pour le soutien de la paix au Kenya a aussi approuvé le scénario du Carana. Le centre met à disposition le « mode d’emploi » complet du Carana, dont les versions anglaise et française peuvent être téléchargées gratuitement. Ce mode d’emploi est maintenant si détaillé, avec plus de 300 pages, qu’une version plus courte a aussi été développée et elle est disponible pour être téléchargée.
Un « coach » Carana du Royaume-Uni a déclaré à ADF que la version complète du scénario était devenue si déconcertante qu’il était difficile de demander aux participants de la lire dans sa totalité.
Cet exercice s’est révélé facilement adaptable aux avancées technologiques. En 2015 en Afrique du Sud, l’exercice a inclus pour la première fois des conférences vidéo.
Les responsables déclarent que les principaux bénéficiaires en sont les organismes qui participent à la Force africaine en attente. C’est une force africaine internationale, continentale et multidimensionnelle, avec des composantes militaires, policières et civiles, sous la direction de l’Union africaine.
La dernière version du Carana inclut des documents particuliers à l’exercice, tels que des traités, des enquêtes techniques et des résolutions du Conseil de sécurité. Elle présente l’« histoire » du pays, depuis les premiers peuplements jusqu’à aujourd’hui.
« Le Carana était une colonie de l’ancien empire azurien (qui devint la république d’Azurie au 19ème siècle) et il obtint son indépendance en avril 1962. La politique du Carana après l’indépendance a été caractérisée par le régime devenu autoritaire de Joseph Uroma, un coup d’état militaire en 1971 et un autre coup d’état en 1975. Depuis le milieu des années 1980, le Carana s’est redéfini comme une démocratie, en élisant les membres de son Assemblée nationale et un président. Le Parti démocratique de Carana, dirigé par les Falins, continue à dominer l’Assemblée nationale et occupe la présidence depuis les deux dernières élections (Roselyne Okas et Jacques Gavot, le président actuel). »
Un officier sud-africain a déclaré au Star d’Afrique du Sud que cet exercice est « aussi proche que possible de ce qui se passe réellement en Afrique ». Il a ajouté que l’exercice consiste à développer des « solutions africaines, par les Africains et pour les Africains, aux problèmes africains ».