LES NATIONS UNIES
Les échecs des missions de maintien de la paix des Nations unies ont fait l’objet de reportages à grande échelle, mais des études récentes présentent des raisons pour être optimiste.
Les preuves, recueillies dans seize études sanctionnées par un comité de lecture, montrent que les gardiens de la paix réduisent considérablement le nombre de victimes civiles, abrègent les conflits et aident à assurer le respect des accords de paix. En fait, la majorité des missions de maintien de la paix de l’ONU atteignent leur objectif principal, à savoir la stabilisation des sociétés et la fin de la guerre.
« Si nous examinons systématiquement les données, la plupart du temps le maintien de la paix fonctionne ». C’est la conclusion du professeur Lise Howard de l’université Georgetown. Son livre intitulé « La puissance du maintien de la paix » est basé sur des recherches de terrain exhaustives concernant différentes missions de l’ONU.
« Si nous examinons les missions achevées depuis la fin de la guerre froide, dans deux missions sur trois, les Casques bleus ont réussi à satisfaire à leur mandat et se sont retirés », a déclaré le professeur Howard dans une interview avec le service de vidéo de l’ONU. « Cela ne veut pas dire que dans tous ces cas tout est parfait dans les pays. Mais cela veut dire qu’ils ne sont plus en guerre. »
Le professeur Howard déclare que des millions de vie ont été sauvées depuis la création du service de maintien de la paix en 1948. L’idée d’employer des soldats pour aider à maintenir la paix est née lors des négociations au Moyen-Orient en 1948, lorsque l’État d’Israël nouvellement créé était en conflit avec ses voisins.
L’un des cas étudiés par le professeur est celui de la Namibie. En 1989, une mission de maintien de la paix de l’ONU a aidé à mettre fin à la guerre et a soutenu les premières élections libres et équitables de l’histoire du pays. Cela fut loin d’être facile.
« La Namibie est un pays qui a été sujet à de dures épreuves, déclare le professeur. Elle a eu plusieurs maîtres coloniaux. Elle a eu un génocide. Elle a été victime d’une guerre régionale, d’une guerre civile. Mais de façon étonnante, la Namibie n’a pas été victime de ces antécédents terriblement difficiles. »
Aujourd’hui, la Namibie est un pays stable, à revenu intermédiaire élevé, avec un système démocratique qui fonctionne bien. C’est une réussite extraordinaire, étant donné ses antécédents historiques.
La mission de l’ONU en Namibie était innovante pour l’époque. Les femmes constituaient 40 % de ses effectifs. Le professeur Howard déclare que le maintien de la paix onusien est plus efficace lorsqu’il ne s’appuie pas uniquement sur la puissance des armes.
Elle affirme que le maintien de la paix de l’ONU enregistre les meilleurs succès lorsqu’il utilise la persuasion et les encouragements, plutôt que la force militaire. Mais quelle que soit la stratégie conduisant au succès, les données de ces études exhaustives montrent que les missions de maintien de la paix sont souvent efficaces.
« Si nous examinons les cas systématiquement, les Casques bleus aident les gens dans leur vie quotidienne pour aller d’une situation où il y a la guerre et le conflit violent à une autre où la paix prédomine. »