PERSONNEL D’ADF
À la fin mars, le gouvernement des États-Unis a offert 100 millions de dollars pour aider le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée et le Togo à combattre la propagation du terrorisme au cours des dix prochaines années.
Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis, a annoncé cela pendant sa visite au Ghana. Cette promesse a été bien appréciée par Nana Akufo-Addo, président du Ghana, qui qualifie le terrorisme de « poison ».
« Nous passons beaucoup de nuits blanches pour essayer de nous assurer que nous sommes protégés ici », a-t-il déclaré selon un reportage de l’Associated Press.
Il a ajouté que les combats se sont intensifiés dans le Nord du Ghana, près de la frontière avec le Burkina Faso, et il a exprimé ses craintes que les mercenaires du groupe Wagner de Russie n’étendent leur rôle dans la région.
« Cela implique la possibilité très réelle que notre continent devienne une fois de plus un terrain de jeu pour les conflits des grandes puissances. »
On anticipe que ce financement aidera à mettre en œuvre une stratégie sur dix ans pour empêcher les conflits et encourager la stabilité. Le plan a été développé grâce à des consultations poussées avec les parties prenantes africaines. Le but principal consiste à développer la capacité des forces de sécurité à confronter les menaces terroristes et faire face aux frontières poreuses exploitées par les extrémistes basés au Sahel.
« Les défis auxquels ces cinq pays font face sont exacerbés par la violence et l’instabilité au sein de la région [du Sahel] au sens large, et ne peuvent pas vraiment en être séparés », a déclaré l’Institut de la paix des États-Unis dans un rapport de décembre 2022 sur la promotion de la stabilité sur le littoral de l’Afrique de l’Ouest.
La crise du Sahel a provoqué la mort de plus de 6.500 personnes et déplacé environ 1 million en 2020. En février 2022, le nombre de déplacés internes depuis 2011 s’élevait à 2,7 millions, selon l’institut.
Les défis de sécurité sont différents d’un pays à l’autre.
Le Nord de la Côte d’Ivoire a constaté une hausse des attaques extrémistes par les groupes basés au Mali et au Burkina Faso, deux pays voisins. Au moins 18 membres des forces de sécurité ivoiriennes ont été tués dans des attaques extrémistes au cours des trois dernières années.
Ella Jeannine Abatan, chercheuse principale pour la région de l’Afrique de l’Ouest à l’Institut d’études de sécurité, a déclaré au journal canadien The Globe and Mail : « Ces attaques doivent être prises au sérieux. Elles démontrent la capacité des extrémistes violents à franchir les frontières et pénétrer dans les états côtiers en profitant des frontières poreuses et d’autres vulnérabilités. »
Comme dans d’autres zones, les organisations extrémistes violentes du Nord du Ghana recrutent de plus en plus les jeunes.
En février, un groupe terroriste présumé a essayé de faire exploser un pont à Bawku, près de la frontière avec le Burkina Faso.
« La menace du terrorisme pesant sur le Ghana à travers les couloirs de Bawku est réelle », a déclaré Dominic Nitiwul, ministre ghanéen de la Défense, selon un reportage de l’Agence France-Presse. « Les agences de sécurité œuvrent donc dans Bawku et ses districts en se rappelant que, si nous n’arrêtons pas aujourd’hui ce qui se passe à Bawku, nous risquons une situation d’attaques terroristes au Ghana ».
De nombreux Guinéens souhaitent le retour à un régime civil après le coup d’état de septembre 2021. En octobre 2022, la junte guinéenne au pouvoir a convenu de restaurer un régime civil après deux ans. Même après cet accord, les forces de sécurité ont continué à tuer les civils au cours de manifestations contre la junte, selon un reportage de France 24.
L’an dernier, le Togo a déclaré un état d’urgence à cause de la violence extrémiste, surtout dans ses régions rurales aux revenus faibles et dans le Nord ; le Bénin a été sujet à une intensification des attaques par les groupes extrémistes du Sahel le long de ses frontières.
Depuis 2021, le gouvernement des États-Unis a investi plus de 6,5 milliards de dollars pour soutenir la paix, la sécurité, la démocratie et les droits de l’homme sur le continent.
Ces fonds ont aidé à renforcer les capacités militaires et les efforts de maintien de la paix ; améliorer la capacité des institutions africaines ; responsabiliser la société civile ; et soutenir les transitions et les institutions démocratiques, entre autres objectifs.