Àla fin 2023, une intensification des conflits intercommunautaires a été constatée dans certaines régions du Soudan du Sud. Une mission de maintien de la paix des Nations unies a recensé 862 incidents liés à des décès, blessures, enlèvements et cas de violence sexuelle associés au conflit.
La mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) a publié son rapport trimestriel final pour 2023 et découvert une augmentation de 4 % du nombre d’incidents et de 35 % du nombre de victimes, comparé au trimestre précédent.
La violence intercommunautaire due aux milices et/ou aux groupes d’autodéfense était responsable pour 86 % de tous les incidents affectant les civils pendant cette période. Le point sensible principal du conflit était l’État de Warab, ayant constaté une hausse de 87 % du nombre de victimes, comparé au trimestre antérieur, de 244 à 457. Plus de la moitié des gens affectés par la violence ont été victimes d’attaques de représailles liées au conflit frontalier entre les communautés de Dinka Twic Mayardit dans le Warab et Dinka Ngok à Abiyé, qui ont fait 263 morts et 186 blessés.
Le rapport note une augmentation de 54 % du nombre de victimes d’enlèvement, de 65 à 100, comparé au trimestre précédent. Les attaques de petite échelle perpétrées par des éléments armés présumés de l’ethnie murle, provenant de la zone administrative de Pibor, représentent 43 % de tous les enlèvements au Soudan du Sud. Le briefing note que 104 victimes ont été sujettes à des violences sexuelles.
La protection des civils par la MINUSS dans le plus jeune pays du monde a été assurée par plus de 10.000 patrouilles terrestres, aériennes et fluviales de Casques Bleus en 2023. La mission assiste les communautés à se réconcilier et bâtir la paix par le dialogue ; elle soutient activement les processus politiques et de paix, notamment la réforme des secteurs de la sécurité et de la justice, l’élaboration d’une constitution et la préparation aux élections.
L’ONU a renouvelé le mandat de la mission pour une année de plus. Ce mandat est renouvelé chaque année depuis sa création en 2011. Depuis 2021, le mandat consiste à « prévenir le retour à la guerre civile, construire une paix durable aux niveaux locaux et nationaux, et soutenir une gouvernance inclusive et responsable et des élections libres, équitables et pacifiques. »
Toutefois, des recherches récentes conduites par l’Institut d’études de sécurité, basé en Afrique du Sud, indiquent que la mission manque d’un mandat explicite de réforme du secteur de la sécurité et d’une capacité d’exécution.
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