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Des attaques font craindre le retour de la piraterie en Somalie, mais les analystes déclarent qu’une recrudescence reste improbable

PERSONNEL D’ADF

Au début septembre, un navire marchand battant pavillon maltais a été détourné au large des côtes de Somalie. On pense qu’il s’agissait de la première attaque réussie contre un navire marchand depuis 2017.

Gerry Northwood, ancien commandant de navire de guerre dans la région pour le compte de la Marine royale britannique, a déclaré à Reuters que les attaques indiquent que les pirates « pensent que l’environnement de la côte est laxiste ».

Le littoral somalien de près de 3.400 km, qui comprend le golfe d’Aden, le canal de Guardafui et les eaux de l’océan Indien occidental, est très difficile à surveiller.

« En outre, les patrouilles navales sont ténues et la sécurité à bord des navires est presque inexistante », déclare à Reuters M. Northwood, consultant auprès de la société de sécurité maritime Mast.

L’attaque de décembre a suivi un incident en novembre au cours duquel des pirates ont attaqué un navire-citerne transportant de l’acide phosphorique au large des côtes du Yémen dans le golfe d’Aden. Peu après la capture des cinq pirates armés par un navire de la Marine des États-Unis, un missile a été tiré depuis le Yémen et s’est enfoncé dans le golfe à environ 18 km du navire.

L’équipage du navire libérien, soit 22 marins originaires de la Bulgarie, la Géorgie, l’Inde, les Philippines, la Russie, la Turquie et le Viêt-Nam, était indemne, selon le reportage de l’Associated Press.

La société de sécurité maritime Dryad Global signale que les attaques pourraient être conduites en coordination avec le groupe extrémiste des chebabs, et que ce groupe pourrait recevoir 30 % des paiements de rançon. Elle indique une alliance croissante entre les terroristes somaliens et les rebelles houthistes du Yémen. « La persistance des chebabs, leurs tactiques évolutives avec des alliances de piraterie et les défis de la région au sens large liés aux activités houthistes contribuent à une situation sécuritaire complexe et dynamique dans la Corne de l’Afrique. »

La piraterie a atteint un point culminant en Somalie en 2011, lorsque les pirates somaliens ont lancé 212 attaques. Mais seulement cinq attaques ont été relevées entre 2017 et 2020.

Ali Mohamed Omar, ministre d’état des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de Somalie, déclare que les attaques récentes sont considérées comme des événements « indépendants ».

Bien que ces attaques soulignent la menace potentiellement renaissante de la piraterie dans les eaux somaliennes, Peter Viggo Jakobsen et Troels Burchall Henningsen, professeurs associés du Collège royal de la Défense du Danemark, pensent qu’une hausse majeure de la piraterie somalienne est improbable.

Dans un article pour The Conversation, organisation de presse sans but lucratif, les deux professeurs affirment que les mesures mises en place pour réprimer la piraterie somalienne sont essentiellement toujours suivies.

Ces mesures incluent :

Des opérations anti-piraterie conduites par les marines internationales ; bien que l’OTAN ait cessé ses opérations en 2016, une mission de l’Union européenne et une coalition dirigée par les États-Unis restent en

L’établissement des mesures de protection, telles que l’utilisation de gardes armés par les navires marchands et les propriétaires maritimes ; toutefois, les professeurs Jakobsen et Henningsen notent que le nombre de navires transportant des gardes armés a baissé considérablement.

L’intensification des efforts internationaux afin de développer la capacité de la Somalie et des autres pays pour patrouiller leurs eaux nationales.

La création d’un cadre juridique permettant les poursuites et l’emprisonnement des pirates, notamment la possibilité d’emprisonner les pirates régionalement et en Somalie.

« Le succès des poursuites et de l’emprisonnement signalerait aux autres pirates que la piraterie reste une entreprise peu rentable au large des côtes de la Somalie », écrivent les professeurs.

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