Personnel d’ADF
Avant de pouvoir démanteler un pont de fortune sur le Limpopo, les responsables sud-africains ont dû faire face aux crocodiles.
Certaines sections du Limpopo sont infestées par les crocodiles du Nil depuis 2013, date à laquelle 15.000 d’entre eux s’échappèrent accidentellement dans le fleuve depuis les écluses d’un élevage de crocodiles voisin.
Les habitants locaux leur ont tiré dessus et ont fini par les chasser un jeudi après-midi de septembre 2021. Après cela, ils ont entrepris de détruire un pont de contrebande reliant l’Afrique du Sud au Zimbabwe. Le personnel militaire les a ensuite aidés à finir de le démanteler.
Le pont était un sous-produit de la pandémie de Covid-19. À cause du confinement de la pandémie, les deux pays avaient érigé des barrages sur les ponts du Limpopo dès mars 2020.
Même avec les patrouilles aériennes survolant la frontière de 250 km, les contrebandiers ont fait passer au Zimbabwe des articles tels que la nourriture, le carburant, les véhicules, les couches pour enfant et l’équipement électrique. Dans l’autre sens, les cigarettes, le minerai, la faune sauvage et les explosifs constituaient la majorité des articles passés en contrebande vers l’Afrique du Sud, selon un reportage du Chronicle of Zimbabwe.
À cause de la contrebande, les deux pays ont perdu des milliers de dollars de droits de douane. La situation a empiré pendant la saison sèche, lorsque le fleuve pouvait être traversé à pied. Le côté zimbabwéen du fleuve avait peu de patrouilles de véhicule et le personnel de sécurité pouvait seulement marcher 30 km par jour environ. Néanmoins, pendant huit mois en 2021, les agents de sécurité du Zimbabwe ont arrêté plus de 46.000 personnes accusées de crimes transfrontaliers.
Les seize cours d’eau principaux
Le Limpopo, qui naît en Afrique du Sud et coule sur 1.750 km en traversant le Botswana, le Zimbabwe et le Mozambique avant d’atteindre l’océan Indien, est un élément vital de la vie de millions de personnes dans ces quatre pays. C’est l’un des dix-neuf cours d’eau intérieurs principaux d’Afrique, une liste qui inclut les onze fleuves et huit lacs ci-dessous :
Grands Lacs d’Afrique : Albert, Édouard, Kivu, Malawi, Tanganyika, Turkana et Victoria
Lac Tchad
Fleuves principaux : Bénoué, Congo, Limpopo, Niger, Nil, Nil Blanc, Nil Bleu, Orange, Sénégal, Volta et Zambèze.
Ces cours d’eau fournissent des ressources inestimables, notamment le poisson, l’eau potable, les transports, l’irrigation, les expéditions et l’électricité. Mais ces ressources sont fréquemment abusées.
Dans un rapport de 2022 pour l’Institut pour les études de sécurité, le chercheur David Willima écrit que « les lacs et les rivières du continent sont de plus en plus menacés par la pêche illicite, la déprédation des ressources marines, l’immigration illégale et les disputes territoriales issues des lignes frontalières peu claires. »
Il déclare que ces menaces incluent :
- La pêche illégale et le pillage des stocks de poisson
- L’immigration illégale
- Les disputes territoriales dues aux frontières peu claires
- Les accidents de bateau aggravés par les bateaux bondés et dangereux
- Un manque de ressources de recherche et sauvetage et d’aide salvatrice
- Des disputes sur l’appartenance des ressources énergétiques nouvellement découvertes
Certains cours d’eau comme la Bénoué, longue de 1.400 km, qui traverse le Cameroun et le Nigeria sont particulièrement dangereux pendant la saison des pluies. Lorsqu’en juillet 2020 une randonnée sur la Bénoué organisée par une église s’était terminée par 20 noyades, les officiels avaient cité le haut niveau des eaux comme facteur contributeur.
Les transbordeurs bondés sont aussi une source constante d’accidents sur les cours d’eau, par exemple lorsqu’un transbordeur du lac Tanganyika a chaviré en décembre 2014, provoquant 120 morts.
Le géant d’eau douce
Avec une superficie de plus de 60.000 km carrés, le lac Victoria est le plus grand lac d’Afrique. C’est le deuxième lac d’eau douce du monde après le lac Supérieur d’Amérique du Nord. Il a une profondeur moyenne de 40 mètres et dans certaines zones il est deux fois plus profond. Son littoral a une longueur de 7.142 km. Le lac est divisé entre le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie.
L’industrie de la pêche sur le lac Victoria emploie environ 800.000 personnes, et 70.000 petits bateaux de pêche fabriqués localement naviguent dans ses eaux. Le secteur de la pêche de petite échelle produit à lui seul environ 300 millions de dollars de revenu annuel pour ces trois pays. La pêche illégale, non déclarée et non réglementée pratiquée par des syndicats criminels organisés menace les moyens de subsistance des communautés autour du lac.
Le lac a souffert d’une gestion incompétente pendant de nombreuses années. Dans les années cinquante, les Britanniques ont introduit dans le lac comme source de nourriture la perche du Nil, un poisson non indigène. Initialement, le plan a bien fonctionné, mais la perche a éliminé d’autres poissons, peut-être même des centaines d’espèces. La perche a fini par être surexploitée, en ruinant l’économie des villages qui avaient fini par en dépendre.
Aujourd’hui, le lac est rongé par la contamination qui tue les poissons. En deux mois seulement l’an dernier, plus de 100 tonnes de poissons, pour la plupart des perches du Nil, se sont échoués sur les berges des trois pays, selon un reportage du site web African Arguments. À environ 4.000 dollars la tonne, les pertes potentielles de revenu étaient équivalentes à près de 400.000 dollars. Les industries locales sont accusées d’avoir causé la pollution.
Les autorités régionales estiment qu’au moins 200.000 vaisseaux sont actifs sur le lac, dans les secteurs des transports et de la pêche. La sécurité des bateaux sur le lac est un problème depuis longtemps. La négligence des propriétaires de bateau en est considérée comme la cause principale. Le journal Standard du Kenya a signalé qu’à peu près tous les mois, un bateau de pêche chavire.
En septembre 2018, un ferry-boat a chaviré sur le lac près de Mwanza (Tanzanie). Plus de 200 personnes ont trouvé la mort, bien que la capacité officielle du vaisseau ait été de 100 personnes. La Commission du bassin du lac Victoria déclare qu’en moyenne 5.000 décès sont signalés chaque année.
Le Standard a indiqué en mai 2022 que les trois pays allaient établir des centres de recherche et sauvetage et un « système de communication robuste ». Elias Bahanda, membre de la commission, a déclaré que l’amélioration de la sécurité renforcerait le commerce régional.
« Le projet a été approuvé par les trois états partenaires, a-t-il dit. La navigation sera aussi améliorée. »
Le Kenya accueillera l’un de ces centres de sauvetage à Kisumu. Le centre de l’Ouganda sera à Entebbe. Le centre régional de coordination du sauvetage sera basé à Mwanza. Tous ces centres seront équipés de bateaux de sauvetage qui auront un équipement médical. Les responsables déclarent que des bateaux rapides seront aussi utilisés pour les patrouilles. Selon M. Bahanda, le projet pourrait être prêt en 2023.
Un manque d’équipement dans les stations météo rend difficile la prédiction des intempéries sur le lac afin de prendre des précautions. La commission a priorisé la technologie moderne pour aider à localiser les navires sur le lac.
Mort sur le Congo
La République démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays les plus pauvres du monde, qui a peu de routes goudronnées comparé à sa taille gigantesque. Pour la plupart des gens, le Congo est la seule grande route véritable. Les barges qui naviguent sur le fleuve sont comme des « villages flottants qui transportent jusqu’à 2.000 personnes, surtout des marchands avec leurs articles, depuis les sacs de sorgho jusqu’aux tonneaux d’huile de palme », selon un reportage de NBC News.
Les voyageurs et les marchands qui se rendent à Kinshasa, la capitale, peuvent passer des semaines sur les barges et les bateaux bondés naviguant le fleuve. En janvier 2022, un accident sur le Congo en RDC a provoqué la mort de 50 personnes. En un seul week-end en 2010, on estime que 270 personnes sont décédées à l’occasion de deux accidents. Dans l’un de ceux-ci, un bateau a pris feu et a chaviré. Dans l’autre, un bateau naviguant sans feux a frappé un rocher et a chaviré.
De tels accidents sur le Congo et dans les lacs voisins sont fréquents, disent les responsables, parce qu’un grand nombre de propriétaires de bateau n’ont pas les moyens de les entretenir. Il est fréquent pour les propriétaires d’offrir des pots-de-vin aux agents du département de la navigation lorsqu’une inspection révèle des problèmes.
Avec une longueur de 4.800 km, le Congo est le deuxième fleuve du continent après le Nil. Il est réputé être le plus profond du monde, avec des profondeurs de plus de 200 mètres. Dans certains endroits, il a une largeur jusqu’à 16 km. Presque tout le fleuve au-dessus des chutes Livingstone est navigable en sections, en particulier entre les ports fluviaux de Kinshasa et Kisangani en RDC.
Les trois chutes d’eau principales du Congo sont aujourd’hui contournées par des voies ferrées, ce qui améliore l’utilité du fleuve pour les déplacements et le commerce. Une grande partie du commerce d’Afrique centrale le traverse, y compris pour le café, le coton, le cuivre, l’huile de palme et le sucre. Le fleuve est la plus grande source d’électricité potentielle du continent mais jusqu’à présent il reste sous-utilisé.
Les chercheurs déclarent que le Congo, bien qu’il soit utile pour les déplacements et le transport des marchandises, reste essentiellement dangereux à naviguer. La plupart des observateurs disent que la solution des périls du fleuve consisterait à construire plus de routes afin que les gens puissent rester sur la terre ferme.
Stopper la pêche illégale
Le lac Nyassa, appelé aussi lac Malawi, est le neuvième lac du monde et le troisième d’Afrique. Il abrite plus d’espèces de poisson que tout autre lac du monde.
La Tanzanie a fini par reconnaître que ses poissons sont cruciaux pour l’économie du pays et elle s’efforce de les protéger.
En 2022, la Tanzanie a acquis seize hors-bord pour surveiller les pêches dans les lacs du pays et sur l’océan Indien. Mashimba Ndaki, ministre tanzanien pour le Bétail et les Pêches, déclare que les bateaux seront utilisés pour surveiller et contrôler la pêche illégale.
Les bateaux seront affectés au lac Victoria, au lac Tanganyika, au lac Nyassa et dans l’océan Indien pour gérer, protéger et développer les ressources de pêche du pays. M. Ndaki a exhorté les responsables des régions et des districts près des lacs et des rivières à soutenir le gouvernement dans sa lutte contre la pêche illégale.
Le Malawi, la Tanzanie et le Mozambique sont tous riverains du lac Nyassa. La question de savoir à quel pays appartiennent quelles régions du lac est une source constante de dispute. Le Malawi affirme que la totalité du lac lui appartient.
Le pays a un plan directeur d’investissement touristique de 660 millions de dollars pour lancer le développement de l’infrastructure.
Tout comme le lac Nyassa, le Zambèze est affecté par le problème de la surexploitation du poisson. Le fleuve est parfois appelé « le grand Zambèze » à cause de sa puissance et ses caractéristiques, notamment les chutes Victoria qui sont l’une des Sept Merveilles naturelles du monde. C’est le quatrième fleuve d’Afrique avec une longueur de 2.574 km. Il naît en Zambie et se jette dans l’océan Indien. Six pays lui sont riverains.
Les communautés des rives du Zambèze obtiennent leur nourriture de la pêche ; la pêche sportive est une attraction touristique, avec des loges de safari. Mais certaines sections du cours supérieur ont été fortement surexploitées. Les responsables interdisent la plupart des types de filet et imposent annuellement une interdiction de pêche de trois mois pour permettre aux poissons de se reproduire. Au cours des dernières années, les inondations et la sécheresse ont compliqué la pratique de la pêche et aujourd’hui, selon les résidents, les niveaux d’eau semblent rester bas en permanence.
La protection des cours d’eau intérieurs de l’Afrique contre les extrémistes, la surexploitation, l’immigration illégale et les disputes territoriales exigera plusieurs approches. Le chercheur David Willima note que la Tanzanie a établi des tribunaux itinérants pour traduire en justice les pêcheurs illégaux des mers, lacs et barrages. Il remarque que la mise en application de la loi sur les cours d’eau intérieurs du continent est seulement aussi forte que son maillon le plus faible, « car la faiblesse de ces efforts sur un cours d’eau peut saper les progrès accomplis sur un autre ».
Il écrit : « Des cadres juridiques existent pour obliger les pays africains à améliorer leur sécurité maritime et leurs normes de sûreté. Mais la plupart ne sont pas encore mis à exécution à cause de l’insuffisance des ratifications. »
Ces documents juridiques incluent la Charte révisée des transports maritimes africains de 2010 et la Charte africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique de 2016, aussi connue sous le nom de Charte de Lomé.
Le chercheur exhorte les pays du continent à « se mobiliser activement en faveur » de ces chartes et ces instruments judiciaires.
Les pays et l’Union africaine « doivent avoir la capacité d’aider les états à résoudre les disputes existantes et émergentes des frontières maritimes. Les politiques et les règlements sur la pêche illégale doivent être mis en œuvre non seulement sur les mers d’Afrique mais aussi sur ses cours d’eau intérieurs. »
« Si les pays manquent à le faire, l’économie bleue le long des fleuves et des lacs du continent ne sera pas soutenable et les Africains n’en seront pas bénéficiaires. »
Les États-Unis fournissent une formation aux forces qui iront combattre les extrémistes du lac Tchad
Personnel d’ADF
Le lac Tchad est crucial pour la subsistance de millions de personnes au Cameroun, au Niger, au Nigeria et au Tchad. Il fournit l’eau potable et soutient la pêche, l’agriculture et l’élevage du bétail.
Mais sa taille diminue. Aujourd’hui, sa superficie est seulement de 1.500 km carrés, à peine 10 % de la taille qu’il avait jusqu’au milieu des années soixante. Les Nations unies décrivent la crise de la perte d’eau comme « l’une des pires au monde ».
Elles surveillent la situation depuis plusieurs dizaines d’années.
Dans son rapport de 2012, l’ONU note que « le rétrécissement du lac a aussi provoqué l’émergence de plusieurs conflits séparés, car les pays riverains du lac Tchad se disputent les droits de propriété des zones d’eau restantes. En plus des conflits internationaux, la violence entre les pays est aussi en hausse parmi les habitants en bordure du lac. Les agriculteurs et les pastoraux veulent l’eau pour leurs récoltes et leur bétails et ils détournent l’eau constamment, alors que les pêcheurs du lac veulent ralentir ou stopper le détournement de l’eau pour empêcher la baisse continuelle du niveau des eaux qui stresse davantage les poissons du lac. »
Dans cette situation déjà critique, le groupe terroriste Boko Haram est venu s’ingérer. On estime que le groupe est responsable pour au moins 35.000 décès, et pour avoir chassé 2,5 millions de personnes de leur foyer.
Dans un effort d’amélioration de la sécurité autour du lac Tchad, la Naval Small Craft Instruction and Technical Training School (école navale d’instruction et de formation technique sur les petits vaisseaux) des États-Unis a établi l’initiative du bassin du lac Tchad dans ses installations du John C. Stennis Space Center, dans l’État américain du Mississippi.
Lors de sa session inaugurale de décembre 2017, l’école a travaillé avec près de 50 professionnels de la sécurité provenant du Cameroun, du Niger et du Tchad.
Le commandement de la guerre navale spéciale qui offre vingt cours d’instruction structurés pour l’Initiative du bassin du lac Tchad a intégré sept classes tactiques, opérationnelles et stratégiques dans la formation. En plus d’une formation sur le leadership, les cours incluent une instruction sur la maintenance des moteurs hors-bord, le soudage, la réparation des coques de navire, la formation des formateurs et l’entretien des armes légères.
Les classes sont conduites sous forme de stages de formation au centre ou d’engagements de formation par équipe mobile au Cameroun, au Niger et au Tchad.
Environ 600 soldats étrangers sont formés dans ces installations chaque année. Des représentants de 124 pays y ont été formés.
Pour la session de deuxième année, plus de 90 % des étudiants provenaient de la région du lac Tchad. Puisque la langue principale de la région est le français, l’école a établi de nouveau des partenariats avec des interprètes belges, canadiens et français. L’équipe permanente possède aujourd’hui un officier du Cameroun.
Avec les formateurs et les interprètes des pays partenaires, des observateurs des Royal Marines du Royaume-Uni ont participé en tant qu’acteurs à un exercice d’insertion de surveillance et reconnaissance à l’occasion du cours des officiers de navire patrouilleur riverain de l’école. Des commandos de la Force terrestre royale néerlandaise qui suivaient une formation à l’école pour soutenir une autre opération ont joué le rôle de force d’opposition.
Comment protéger et améliorer l’approvisionnement en eau en Afrique
Personnel d’ADF
Avant de pouvoir répondre aux questions liées à la sécurité, la surexploitation et la salubrité de l’eau, les pays doivent d’abord protéger leur approvisionnement en eau et assurer sa propreté.
Une étude des Nations unies intitulée « Atlas des eaux africaines » émet les recommandations suivantes pour les ressources d’eau douce en Afrique :
Assurer que davantage de gens disposent d’eau potable salubre. L’amélioration de l’accès à l’eau potable réduit aussi l’incidence des maladies liées à l’eau ou hydriques telles que le choléra. Une façon de rendre l’eau potable plus accessible est d’encourager les entrepreneurs à créer des entreprises de purification d’eau et de mise en bouteille d’eau. Les gouvernements devraient promouvoir la technologie de désinfection de l’eau.
Assurer l’accès à un système sanitaire adéquat. Beaucoup de cours d’eau africains servent aussi de décharge d’eaux usées. Les gouvernements et les entreprises privées devraient reconnaître que les technologies des systèmes sanitaires ont le potentiel de produire des revenus. Les experts déclarent qu’un changement culturel lié à l’hygiène personnelle est nécessaire en Afrique.
L’étude de l’ONU déclare : « Tirez les leçons de l’expansion extra-
ordinaire des téléphones mobiles. Encouragez et soutenez les solutions simples offertes par les entrepreneurs ; introduisez des tarifs d’eau dans les villes ; augmentez la part des systèmes sanitaires dans l’aide totale ; adoptez le financement systémique. »
Réduire les conflits potentiels au sujet de l’eau en améliorant la coopération au niveau des sources d’eau transfrontalières. L’Afrique possède 63 bassins hydrographiques qui sont partagés. Bien qu’il existe un risque de conflit sur les ressources d’eau, il existe déjà près de cents accords internationaux sur l’eau, en vigueur sur le continent. Les pays doivent reconnaître et s’appuyer sur l’eau comme facteur contraignant de la coopération transfrontalière.
Fournir de l’eau pour assurer la sécurité alimentaire. L’agriculture est la plus grande utilisatrice d’eau en Afrique. Pourtant, un pourcentage élevé d’Africains vivent dans une situation de famine chronique. La capacité d’irrigation en Afrique est très sous-
développée. Le défi consiste à investir dans les technologies simples et économiques d’irrigation, éviter les dangers de l’irrigation excessive et lier le développement de l’irrigation à la durabilité écologique.
Développer l’hydroélectricité. L’Afrique a un énorme potentiel en hydroélectricité. Le Congo à lui seul est une vaste source inexploitée d’énergie. Le développement de l’hydroélectricité renforcera l’économie et améliorera les conditions de vie des gens. L’électrification des campagnes ralentira la migration des jeunes vers les bidonvilles des grandes villes.
Empêcher la dégradation de la terre et la contamination de l’eau. Le Sahel en particulier a souffert de la dégradation de la terre à cause de l’intrusion de l’eau salée qui a pollué les eaux souterraines. La solution consiste à promouvoir l’écologisation du continent en encourageant l’adaptation à la sécheresse et en soutenant les évaluations scientifiques de la dégradation terrestre et la qualité de l’eau.
Améliorer la capacité à faire face à la gestion de l’eau et aux carences. Réformer les institutions d’eau, améliorer les partenariats publics/privés et enseigner au public comment gérer l’approvisionnement en eau