Africa Defense Forum

Le fact-checking de la désinformation liée à Covid-19

PERSONNEL D’ADF

Les réseaux sociaux peuvent être des outils efficaces pour diffuser des informations correctes sur Covid et aider à prévenir la propagation de la pandémie. Leurs nombreuses plateformes peuvent aussi être employées pour transmettre des informations fausses sur la maladie, ses origines et son traitement.

Des centaines de mythes propagés par les réseaux sociaux et liés à Covid ont été colportés et réfutés depuis le début de la pandémie. Cet article est le premier d’une série et expose certains exemples de désinformation qui ont circulé et suscité la paranoïa, la suspicion des responsables de la santé et une attitude relâchée face à une maladie qui a tué plus de 252.300 personnes sur le continent africain.

Voici une brève sélection des affirmations réfutées concernant Covid :

Cet article sur Instagram est un exemple de désinformation sur Covid-19 diffusée à grande échelle.

Un faux diagramme affirme que les variants sont programmés

Selon une théorie populaire du complot, les grandes puissances propagent de nouveaux variants de Covid pour prolonger la pandémie. Un article distribué à grande échelle sur Facebook et Instagram depuis juillet 2021 montre un graphique des variants de Covid-19 soi-disant « programmés », et les dates auxquelles les découvertes de ces variants atteindront les médias. Ce diagramme porte les logos de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Forum économique mondial (FEM). Il prétend que le variant final du coronavirus sera publié en février 2021, date à laquelle la maladie aura tué 7 milliards de personnes.

Toutefois, l’OMS et le FEM ont déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que le diagramme ne représente pas leurs travaux. Les responsables de la santé avertissent depuis le début de la pandémie que les virus sont sujets à des mutations imprévisibles et qu’il est probable que des variants hautement transmissibles apparaîtront, pour provoquer de nouvelles vagues d’infection. Ceci se produit naturellement avec les virus qui se propagent à grande échelle, sans être l’objet d’un complot.

Un article trompeur sur les réseaux sociaux affirme que l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait prédit la pandémie de Covid-19 lors d’un discours devant les Nations unies en 2009. AFP/GETTY IMAGES

Le colonel Kadhafi n’a jamais prédit la pandémie

Des articles sur Facebook, YouTube et d’autres plateformes prétendent que l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait prédit la pandémie de Covid-19 lors d’une allocution devant les Nations unies.

La citation attribuée au colonel est la suivante : « Ils vont créer eux-mêmes les virus et vont vous vendre les antidotes. Ensuite, ils vont prétendre qu’il leur faudra du temps pour trouver une solution alors qu’ils la possèdent déjà. »

La transcription du discours du colonel devant l’ONU montre que la citation est incorrecte et qu’il n’avait jamais fait cette déclaration. Dans son discours de 2009, il mentionne la grippe porcine qui se propageait à l’époque et déclare que les médicaments « ne devraient pas être vendus » mais devraient « être donnés gratuitement » aux personnes nécessiteuses. Pendant la pandémie de Covid-19, ceci a été fait avec des donations de médicaments et d’équipement de protection aux pays nécessiteux à hauteur de plusieurs milliards de dollars.

L’ivermectine a été faussement présentée sur les réseaux sociaux comme un traitement efficace contre Covid-19. AFP/GETTY IMAGES

L’ivermectine ne doit pas être utilisée pour traiter la maladie à coronavirus 2019

L’ivermectine peut traiter les infections provoquées par les vers parasitaires ainsi que les poux et les infections de la peau. Bien qu’elle n’ait été approuvée nulle part dans le monde pour traiter Covid, la capture d’écran d’un tweet diffusé à grande échelle indique que l’autorité de réglementation des produits de santé d’Afrique du Sud (SAHPRA) a approuvé le médicament pour traiter la maladie.

L’ivermectine peut aussi être utilisée pour traiter les animaux souffrant de la maladie des vers du cœur, mais l’emploi de l’ivermectine destinée aux animaux est dangereux pour les humains.

Yuven Gounden, porte-parole de la SAHPRA, a déclaré à AFP : « La SAHPRA a convenu de permettre aux médecins d’employer l’ivermectine comme crème topique pour traiter les inflammations cutanées chez les adultes, pas pour traiter Covid-19. »

Des articles de réseaux sociaux ont faussement prétendu que le vice-président nigérian Yemi Osinbajo avait développé un plan pour distribuer 750 millions de dollars aux Nigérians. AFP/GETTY IMAGES

Des escrocs promettent une aide contre la maladie à coronavirus au Nigeria

Le message de WhatsApp a dû sembler encourageant pour des milliers de Nigérians : le vice-président Yemi Osinbajo avait développé un plan pour distribuer 750 millions de dollars aux habitants du pays dans le cadre d’un projet de rétablissement après la maladie.

Le message avait l’urgence fabriquée d’un camelot : « Dépêchez-vous et vérifiez si vous êtes éligible pour recevoir un soutien de 33.000 offert par l’initiative de rétablissement de Covid-19 du VP Yemi Osinbajo, d’une valeur de 750 millions de dollars. Ce subside est à la disposition de tous les Nigérians. » Le message s’accompagnait d’un lien où les gens pouvaient faire demande du « subside ».

Ce n’était rien d’autre qu’un faux message d’espoir.

Selon Africa Check, ce type de fraude est tellement courant que la Commission des communications du Nigeria a émis des avertissements en 2021 sur les fraudeurs opérant en ligne qui recueillent des informations personnelles qui pourraient être utilisées pour escroquer les gens. Africafactcheck.org a aussi publié un guide en ligne que les gens peuvent utiliser pour éviter d’être des victimes.

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