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Une émission radio du Nigeria donne « une voix à ceux qui n’en ont pas »

AGENCE FRANCE-PRESSE

De bonne heure chaque matin, une foule se réunit à l’extérieur du studio de radio d’Ahmad Isah à Abuja, capitale du Nigeria, en espérant pouvoir partager leurs problèmes sur les ondes.

Pour ceux qui attendent, l’émission Brekete (qui signifie « très grand » en pidgin nigérian) Family de M. Isah offre une rare opportunité d’essayer de tenir les dirigeants responsables.

Quelques chanceux réussissent à se faire entendre sur des questions telles que leurs batailles avec les autorités, leurs besoins médicaux et leurs demandes d’assistance financière.

« Mon but est de donner une voix à ceux qui n’en ont pas, de faciliter l’arbitrage, d’exposer les actes répréhensibles et de forcer les personnes au pouvoir à respecter les droits », déclare M. Isah, qui est surnommé le « Président ordinaire ». « Mon inspiration est axée sur la justice, la gentillesse et le soutien à l’humanité. »

L’enseignante Winifred Og ah est venue pour essayer d’obtenir un recours après la décision, à tort selon elle, d’un tribunal local qui a vendu sa voiture aux enchères pour ne pas avoir payé le loyer de sa maison.
« J’ai écouté le programme et j’ai été encouragée de constater comment les problèmes des autres personnes étaient résolus. »

L’émission possède une liste d’exigences que les gens doivent satisfaire avant de pouvoir soumettre leur affaire pour résolution. Ils doivent d’abord déposer une déclaration sous serment auprès du Tribunal de grande instance du Nigeria selon laquelle ils jurent qu’ils disent la vérité.

M. Isah insiste que le style combatif de l’émission radio a eu des résultats concrets pour tenir les dirigeants responsables. « Certains d’entre eux nous considèrent comme une menace, déclare-t-il. Ils ne nous aiment pas. Nous avons exposé plusieurs cas de corruption que d’autres ont peur d’aborder. »

L’émission cherche aussi à fournir une assistance financière aux gens dans le besoin, avec le soutien de la Fondation MacArthur et de sa propre collecte de fonds.

Luis Kinta, l’un des bénéficiaires, déclare que la radio a collecté 2 millions de nairas (5.600 dollars) pour développer son commerce de cordonnerie. « Je suis venu ici sans connaître personne‚ déclare-t-il. Ce qui est excellent, c’est que le Président ordinaire fournit une assistance sans connaître la tribu, la religion ou les sympathies de ceux qu’il soutient. »

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