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Des étudiants font face au manque de respirateurs au Kenya

PERSONNEL D’ADF

Peu après le début de l’épidémie de Covid-19 en mars dernier, 16 étudiants de l’Université Kenyatta, aux compétences différentes, se sont réunis pour changer la situation.

Ils voulaient affronter la pénurie de respirateurs, qui sont cruciaux pour le traitement des cas graves de maladie. La demande mondiale avait considérablement augmenté leur prix.

« Nous avons eu l’idée de fabriquer un respirateur lorsque nous avons appris [qu’il] en manquait », déclare Bernard Karanja, étudiant de cinquième année en pharmacie, au journal The Standard. « Puisque presque tous les pays sont sujets à un confinement, nous ne pouvions les importer de nulle part. »

En avril dernier, ils construisirent un prototype en moins d’une semaine. Les étudiants l’appellent Tiba-Vent.

« “Tiba” est le mot swahili pour guérison », déclare Fidel Makatia, étudiant de 23 ans en ingénierie électrique et électronique, dans une interview sur le site Web de l’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens. Il est président de la branche des étudiants de l’Université Kenyatta.

« Le Tiba-Vent vise à accroître le nombre de respirateurs au Kenya, de 500 à plus de 30.000. Il aidera à traiter le Covid-19 et d’autres maladies respiratoires. Il aidera aussi à faire du Kenya un pays de fabrication de matériel clinique. »

En date du 6 septembre, le Kenya a confirmé 35.205 cas positifs et 599 décès, selon les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies. Toutefois, le pays a administré des tests de dépistage à seulement 474.477 personnes, sur une population de près de 54 millions.

Le Dr David Misango, conseiller pour Tiba-Vent et président de la Critical Care Society of Kenya, met l’accent sur la nécessité des respirateurs, en déclarant que chaque patient pourrait être sous respirateur pendant 2 semaines ou plus.

« Malheureusement, il n’y en a pas assez pour satisfaire aux besoins », déclare-t-il dans une vidéo de l’Associated Press (AP). « Si ces machines sont finalement approuvées par le KEBS (Bureau des normes du Kenya) et produites en masse, elles aideront beaucoup à traiter non seulement la pneumonie causée par le Covid-19, mais aussi la pneumonie causée par d’autres agents infectieux. »

L’objectif est une production en masse, déclare Shadrack Mambo, doyen de l’École d’ingénierie et de technologie de l’Université Kenyatta. Après avoir passé avec succès les tests de qualité du gouvernement, le Tiba-Vent a commencé des essais cliniques en août.

« Nous savons qu’il y a seulement 270 lits USI dans le pays, et qu’ils ne sont pas tous munis d’un respirateur. Certains en partagent probablement un, déclare M. Mambo à l’AP. C’est dans cette perspective que nous avons établi une unité de production qui devrait pouvoir produire environ 50 respirateurs par semaine. »

  1. Makatia déclare que l’abaissement du coût est un objectif clé : chaque Tiba-vent coûtera moins de 20.000 dollars, comparé aux 45.000 dollars pour un respirateur à l’importation.

« Il est facile à fabriquer car 90 % des matériaux utilisés sont acquis localement au Kenya », déclare-t-il.

Le Tiba-Vent a attiré l’attention au Kenya : il a été montré à Betty Maina, secrétaire du ministère kényan du Commerce, et a été l’objet des louanges du président Uhuru Kenyatta.

« Nous sommes reconnaissants de constater les innovations issues de cette crise », a déclaré M. Kenyatta dans une allocution télévisée au mois d’avril. « Il faut applaudir les étudiants de l’Université Kenyatta pour avoir développé le prototype d’un respirateur économique qui sera utilisé dans nos hôpitaux locaux. »

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