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Le Tchad lance un combat virtuel contre l’extrémisme

PERSONNEL D’ADF

Alors que le Tchad lutte contre l’extrémisme, un don de technologie par les États-Unis aide à unir un groupe diverse d’organisations de société civile éloignées à un moment où les déplacements peuvent être dangereux.

« Avec cette situation du Covid-19, nous devons tout reconsidérer », déclare à ADF Brahim Kourtou, directeur du programme Partenariat pour la paix de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) pour le Tchad.

Le Partenariat pour la paix est l’une des 15 organisations qui se sont réunies récemment sur Zoom avec la cellule régionale du G5 Sahel pour la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent (CellRad) afin de discuter des efforts en cours pour lutter contre les groupes extrémistes tels que Boko Haram, qui sont actifs dans la région du lac Tchad.

L’USAID a récemment donné des équipements technologiques, notamment des ordinateurs portables, des téléphones intelligents et un routeur, d’une valeur approximative de 3.000 dollars, à la division tchadienne de CellRad. Le Point focal du G5 Sahel pour le Tchad, dont les soldats sont présents sur le terrain dans la région du lac Tchad, a aussi participé à cette remise.

L’équipement a permis aux groupes tchadiens de communiquer virtuellement pendant la réunion de coordination des intervenants dans la lutte contre l’extrémisme violent en juillet dernier. L’événement a réuni 15 organisations de la société civile, notamment le Centre pour l’étude et le développement de la prévention de l’extrémisme violent et le projet Voices for Peace.

« La plupart des parties prenantes travaillent sur la prévention de l’extrémisme violent, déclare M. Kourtou. Cette réunion virtuelle était une façon de partager les connaissances entre tout le monde au même niveau. »

  1. Kourtou déclare que l’alternative aurait été de demander aux gens de se déplacer vers un lieu unique de réunion. Les gens sur le terrain auraient été en danger à cause des extrémistes et tout le monde aurait été vulnérable à cause du Covid-19. En se réunissant virtuellement, les gens travaillant sur le terrain pouvaient donner au reste du groupe une évaluation en temps réel de la situation locale. Cela a aussi aidé les participants à apprendre ce que faisaient leurs homologues afin d’éviter de dupliquer les efforts.

« Cette technologie est plus efficace que les réunions en personne », déclare M. Kourtou.

La réunion virtuelle de la société civile s’inscrit dans le cadre de l’approche multidimensionnelle du Tchad pour lutter contre l’extrémisme.

Le Tchad travaille étroitement avec le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et le Niger au sein de l’alliance du G5 Sahel pour promouvoir le développement économique et mettre fin à l’extrémisme. La région est devenue un foyer d’extrémisme au cours des dernières années, dans une grande mesure à cause de sa faible densité de population et ses frontières poreuses.

Boko Haram et al-Qaïda au Maghreb islamique ont tiré profit de ces conditions pour voyager librement d’un pays à l’autre, recruter de nouveaux membres et acquérir des armes.

En plus de la donation de l’équipement informatique par l’USAID, les forces armées des États-Unis ont récemment fourni un soutien équipementier aux forces tchadiennes, qui forment la charpente des efforts de lutte contre le terrorisme pour les 5.000 soldats du G5. Les États-Unis ont donné du matériel à hauteur de 8,5 millions de dollars au Groupement spécial antiterroriste du Tchad, notamment 28 véhicules blindés, 10 camions, 8 camions-citernes, 2 véhicules d’entretien, des outils, un équipement de communication et des pièces de rechange pour les véhicules. 99 véhicules de plus ont été livrés dans le cadre d’une initiative américaine de 28 millions de dollars.

Les États-Unis ont aussi fourni aux forces tchadiennes 2 ambulances neuves pour aider à transporter les soldats blessés entre la zone de combat autour du lac Tchad et le centre de traitement à N’Djaména, la capitale.

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