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Des milliers de touristes afro-américains ont afflué au Ghana dans le cadre de l’« Année du retour », qui commémore le 400ème anniversaire de la traite des esclaves.
« Il s’agit de comprendre mon histoire et mes racines. Le lieu d’où je suis venue », déclare la prêcheuse américaine Roxanne Caleb. « J’ai beaucoup de gratitude pour être venue ici dans le cadre de l’Année du retour. »
Le fort de Cape Coast, à 150 kilomètres de la capitale d’Accra, est une attraction majeure pour les visiteurs.
Ce fort blanchi à la chaux et déployant une ligne de canons était l’une des douzaines de prisons qui parsemaient la côte atlantique et où les esclaves étaient enfermés avant leur voyage au Nouveau Monde.
Une succession d’Afro-Américains éminents se sont rendus sur le site en 2019 pour commémorer l’anniversaire de l’arrivée en 1619 des premiers esclaves dans la colonie de Virginie, portion du territoire qui deviendrait plus tard les États-Unis.
C’est un rite de passage chargé d’émotion pour les visiteurs.
Sampson Nii Addy, agent du service correctionnel au service de police de Montgomery dans l’état américain de l’Alabama, déclare que sa famille et lui-même ont pensé que le tour était éducatif.
« Je pense que tous les Noirs doivent commencer à apprendre l’histoire, apprendre comment les gens étaient traités, déclare cet homme âgé de 52 ans. Nous ne pouvons pas oublier l’histoire, mais nous pouvons toujours en apprendre quelque chose. »
Le Ghana, qui est l’une des démocraties les plus stables du continent, se présente depuis longtemps comme lieu de destination pour les Afro-Américains qui souhaitent explorer leur héritage et même s’y installer de façon permanente.
En 2009, le président Barack Obama a visité avec sa famille le fort de Cape Coast et lui a rendu hommage.
L’Année du retour a fourni un nouvel élan et le pays prévoit que le nombre de ses visiteurs augmentera de 350.000 en 2018 à 500.000 en 2019, y compris 45.000 Afro-Américains.
Kojo Keelson est depuis neuf ans un guide pour les groupes de visiteurs du fort de Cape Coast. Il déclare qu’une hausse d’intérêt a été constatée en 2019, alors que le Ghana s’attendait à gagner des revenus de 925 millions de dollars dus au tourisme.
« C’est comme un pèlerinage. Cette année, nous avons beaucoup plus d’Afro-Américains comparé à l’année précédente, déclare-t-il. Je les exhorte tous à rentrer au foyer et à éprouver et se reconnecter avec la mère patrie. »