Africa Defense Forum

CE QUE DISENT LES CHIFFRES: LE TERRORISME EN AFRIQUE

Les groupes extrémistes menacent la sécurité sur tout le continent

PERSONNEL D’ADF

Une mission de maintien de la paix des Nations unies affronte des extrémistes liés à al-Qaïda et autres au Mali. La mission de l’Union africaine en Somalie tient en échec les militants d’al-Shebab. Le Nigeria collabore avec le Bénin, le Cameroun, le Tchad et le Niger pour combattre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad et ses environs. 

Des acteurs importants et des groupes plus petits lancent des attaques. Nous examinons ci-dessous ce qu’est le terrorisme, qui l’utilise et ce qui peut pousser les gens à y participer.

Les groupes terroristes en Afrique

Selon « Le terrorisme en Afrique : une analyse quantitative » d’Adriana Lins de Albuquerque, 218 organisations sont connues pour avoir commis des actes terroristes en Afrique. Toutefois, seulement quelques-uns de ces groupes ont provoqué la plupart des incidents majeurs.

Pendant la période analysée par l’article, de 1997 à 2015, 9 organisations ont été responsables pour les deux tiers de toutes les attaques terroristes en Afrique. Boko Haram et al-Shebab ont été responsables pour près de 50 % des attaques pendant la même période.


Définition du terrorisme

Bien qu’il n’existe pas de consensus international définissant exactement ce que constitue le terrorisme, l’Indice global du terrorisme le définit comme « la menace d’utilisation ou l’utilisation réelle de la force illégale et de la violence par un acteur non étatique pour atteindre un objectif politique, économique, religieux ou social par la peur, la contrainte ou l’intimidation ».


Les profils des groupes terroristes

Boko Haram

Ce mouvement insurrectionnel islamiste basé au Nigeria existe depuis 2002. Son nom signifie : L’éducation occidentale est un pêché. En 2009, il lance des opérations violentes pour créer un état islamique au Nord du Nigeria, et déclare cinq ans plus tard un califat dans les zones qu’il contrôle. En 2015, Boko Haram fait allégeance à l’EIIL. En août 2016, le groupe se divise en deux factions. Divers efforts de coopération entre les nations du Sahel ont permis de reconquérir la majeure partie du territoire, mais le coût humain est considérable. Jusqu’en août 2018, Boko Haram avait massacré plus de 30.000 personnes, soit par des actes terroristes soit par des affrontements avec les forces de sécurité, selon le Council on Foreign Relations.

Al-Shebab

En langue arabe, ce nom signifie Les Jeunes. Al-Shebab est un groupe extrémiste islamiste basé en Somalie qui a été créé en 2006 à partir de l’ancienne Union des tribunaux islamiques. On pense qu’il a jusqu’à 9.000 combattants et il impose une version stricte de la charia dans les zones qu’il contrôle. La mission de l’Union africaine en Somalie a fait des progrès pour reconquérir ce territoire et améliorer la sécurité à Mogadiscio, mais le groupe reste actif et létal. Jusque vers le milieu 2017, environ 18.000 morts pouvaient être attribués à al-Shebab, selon le Council on Foreign Relations. Depuis lors, le groupe a fait d’autres victimes.

Armée de résistance du Seigneur (LRA)

La LRA est créée en 1986 lorsque Joseph Kony lance une série de soulèvements. Elle kidnappe des milliers d’enfants qu’elle utilise comme combattants, porteurs et épouses. Joseph Kony prétendait qu’il luttait pour défendre les Dix Commandements de la Bible. Ses opérations ont pris fin dans l’Ouganda en 2006 mais la LRA a continué ses attaques dans la République démocratique du Congo, la République centrafricaine et le Soudan du Sud. M. Kony n’a toujours pas été capturé mais l’influence du groupe a diminué considérablement au cours des dernières années.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) 

AQMI est un groupe terroriste salafiste qui est actif fans les régions africaines du Sahel et du Sahara. Ses origines remontent à un mouvement islamiste de guérilla appelé Groupe islamique armé, qui s’opposait au gouvernement laïque de l’Algérie. AQMI provient d’une faction appelée Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Il a été particulièrement actif au Mali à la suite du coup d’état de 2012. Le groupe a collaboré avec les Touaregs dans les villes du Nord : Gao, Kidal et Tombouctou. AQMI a commencé à enregistrer des revers après une intervention militaire conduite par la France en 2013.

Janjawids

Cette milice arabe est active dans la région du Darfour au Soudan. Le nom des Janjawids se traduit par : « les diables à cheval ». Le gouvernement soudanais soutient et coordonne les milices Janjawids dans le cadre de sa campagne anti-insurrectionnelle au Darfour, selon Human Rights Watch.

Groupe salafiste pour la prédication
et le combat
(GSPC)

Ce groupe voulait établir un état islamique en Algérie et détruire des cibles occidentales, selon le Consortium pour la recherche et l’analyse du terrorisme. Le GSPC fusionne avec al-Qaïda en 2006 pour former AQMI.

Forces démocratiques alliées

Les Forces démocratiques alliées ont été créées en 1995 dans une région montagneuse le long de la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda. On pense qu’elles comptent plusieurs centaines de membres, mais les Nations unies ont signalé en 2013 qu’elles avaient entre 1.200 et 1.500 combattants armés. Le groupe était particulièrement actif vers la fin des années quatre-vingt-dix, et après une période d’inactivité il a repris ses opérations vers 2005. Il s’est fait connaître pour recruter et utiliser des enfants soldats, et il a attaqué les gardiens de la paix des Nations unies dans la RDC.

Groupe islamique armé (GIA)

Le GIA était basé en Algérie et a été fondé par des combattants retournant d’Afghanistan au début des années quatre-vingt-dix, selon l’ONU. Le groupe est associé à al-Qaïda. Il s’est fait connaître pour cibler systématiquement les civils. Il a conduit des détournements, des attentats à la bombe et des embuscades contre les forces de sécurité algériennes. Il a aussi attaqué des cibles françaises. Il n’est plus actif mais des éléments du GIA ont rejoint AQMI et d’autres groupes.

Province de Tripoli de l’État islamique

À partir de la fin 2014, trois groupes libyens ont prêté serment au leader de l’État islamique : la Province de Tripoli à l’Ouest, la Province de Cyrénaïque à l’Est et la Province du Fezzan au Sud, selon un rapport de 2016 du Wall Street Journal. La Province de Tripoli est la plus dominante. Elle est active dans la région la plus peuplée de Libye et contrôle la ville de Syrte sur la côte méditerranéenne.



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