MIRIAM GATHIGAH/INTER PRESS SERVICE
Mirantsoa Faniry Rakotomalala se distingue de la plupart des agriculteurs du grand sud de
Madagascar, durement frappés par la perte d’environ 80 pour cent de leurs récoltes à cause de la sécheresse qui a sévit pendant la période des moissons de mai à juin 2016. Il s’agirait du plus grave épisode de sécheresse depuis 35 ans. Bien que Mme Rakotomalala vive dans un village de l’une des trois zones les plus affectées, elle s’était préparée, avec son père, à faire face à la sécheresse.
« La plupart des fermes sont desséchées mais la nôtre est restée verte et vivante car nous avons creusé des trous de forage qui nous fournissent l’eau d’irrigation », déclare-t-elle. Depuis août, certaines des récoltes, telles que la patate douce, sont déjà sur le marché.
Mme Rakotomalala a été contactée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture car elle est l’une des personnes les plus vulnérables dans les districts très affectés où au moins 80 pour cent des villageois sont agriculteurs. Ceux-ci ont bénéficié de formations les encourageant à diversifier leurs récoltes car la plupart des agriculteurs locaux ont tendance à préférer la culture du maïs.
« Nous sommes 16 dans mon groupe, tous de la même famille parce que nous mettons tous nos terres en commun, déclare-t-elle. « C’est un grand terrain, avec plus de 0,8 hectare », ajoute-t-elle.
Leur système d’irrigation goutte à goutte utilise des contenants d’eau de 5 à 10 litres, et fonctionne bien : les carottes, les oignons et les bleuets sont vigoureux.
Les experts tels que Philippison Lee, agronome travaillant dans les régions d’Androy et d’Anôsy, déclarent que la partie sud du pays fait face à trois défis principaux : « la sécheresse, l’insécurité alors que les raids sur le bétail sont de plus en plus fréquents, et les locustes ».
Les Nations unies estiment que le quart de la population, soit 5 millions de personnes, vivent dans des zones à risque de sinistre élevé, exposées aux dangers naturels et aux événements tels que la sécheresse, les inondations et les invasions de locustes. M. Lee étudie les nombreuses méthodes de cultivation, de modification génétique, et d’utilisation des plantes même face à des phénomènes climatiques graves et dévastateurs.
Le but est de convaincre les fermiers d’adopter une agriculture climato-intelligente en diversifiant leurs récoltes, en plantant plus de récoltes résistant à la sécheresse telles que le manioc et la patate douce et en recherchant d’autres sources de revenus comme la pêche.