Personnel de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique
Aucun pays n’est à l’abri de l’extrémisme violent, mais aucun pays n’a résolu l’énigme de sa cause.
Historiquement, l’Afrique n’était pas un foyer de l’extrémisme religieux violent. Cela a changé en 1998 lorsqu’elle a subi deux attaques terroristes majeures avec les attentats à la bombe des ambassades américaines du Kenya et de la Tanzanie. Depuis lors, des groupes d’origine intérieure tels que Boko Haram au Nigeria et al-Shebab en Somalie se sont enracinés. Ces groupes prospèrent dans les zones où la gouvernance est faible et les opportunités économiques sont peu nombreuses. En même temps, des groupes internationalement affiliés tels que l’EIIL et al-Qaïda essayent de créer de nouveaux champs de bataille en Afrique, alors qu’ils perdent du terrain au Moyen-Orient.
Entre 2009 et 2015, les attaques des groupes radicaux ont augmenté de 200 % en Afrique et le nombre de morts a augmenté de 750 %, selon le Centre du terrorisme et de l’insurrection d’IHS Jane’s. Même les pays qui avaient été jusqu’à présent épargnés par les activités terroristes, tels que le Mozambique, ont dû affronter des groupes radicaux nouvellement enhardis.
Le coût humain et économique exigé par ces groupes a été dévastateur. Les Nations unies estiment que, sur une période de cinq ans, l’insurrection de Boko Haram a causé à elle seule 2,4 millions de personnes déplacées. En 2017, la Somalie a enregistré la pire attaque terroriste de son histoire lorsqu’al-Shebab a détoné une voiture piégée, en tuant 587 personnes.
Mais il y a des nouvelles positives. Alors que la terreur reste à la une, les forces de sécurité africaines réalisent des gains. Les coalitions conduites par les pays africains, notamment la mission de l’Union africaine en Somalie, la Force multinationale mixte dans le bassin du lac Tchad et la Force du G5 Sahel, tiennent en échec les groupes terroristes sur le plan militaire. Les extrémistes n’ont pas pu obtenir de refuge sûr et ils sont rejetés par toutes les communautés pacifiques où ils cherchent à s’implanter.
Les leaders africains reconnaissent aussi qu’ils doivent vaincre l’idéologie qui soutient le terrorisme. À Djibouti, l’Autorité intergouvernementale pour le développement, bloc économique régional, a inauguré un Centre d’excellence pour la prévention et la répression de l’extrémisme violent en 2018. Ce centre partagera les meilleures pratiques dans toute l’Afrique de l’Est, renforcera la résilience locale à l’extrémisme et conduira des recherches sur les causes de ce dernier pour en trouver des solutions.
Bien que le terrorisme ne puisse pas être facilement éradiqué, il ne fait aucun doute que le continent a appris ses leçons après deux décennies de lutte contre les insurrections. Les alliances conduites par les pays africains et conçues pour confronter les groupes terroristes sont aujourd’hui plus fortes que jamais. Ces alliances réussiront, grâce à la détermination des forces de sécurité et au courage et à l’honnêteté des civils. Avec ce front uni, l’Afrique montre aux groupes terroristes qu’elle fera tout ce qui est nécessaire pour remporter la victoire.