MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES
L’unité de police constituée égyptienne déployée à Douentza (Mali) depuis 2017 dans le cadre de la MINUSMA a mis en place trois équipes de recherche et de détection pour lutter contre la menace des engins explosifs improvisés (EEI). L’une d’elles est entièrement composée de femmes policières, et c’est la première équipe de recherche et de détection entièrement féminine déployée dans une opération de paix de l’ONU.
Les équipes sont formées pour identifier les EEI afin que les experts de l’élimination des munitions puissent les retirer en toute sécurité.
L’équipe de Douentza a travaillé près des chemins de terre utilisés par les civils qui sont souvent pris pour cible par les terroristes et les groupes armés. En 2020 et 2021, le pays a enregistré la deuxième plus grande augmentation des décès des civils et des gardiens de la paix dus au terrorisme, selon l’Indice mondial du terrorisme. Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté pour mettre fin à la mission et on anticipe que la plupart du personnel partira à la fin 2023.
Une fois qu’un ordre est émis pour exécuter une tâche, chaque seconde compte. Si l’équipe ne trouve pas l’EEI ou la mine terrestre, la sûreté et la sécurité d’un convoi sont compromises. Le major Doaa Moussa, commandante de l’équipe, en est consciente : « Cette équipe doit protéger les Casques bleus, mais aussi les civils. C’est une lourde responsabilité. »
Alors que les membres de l’équipe se rendent à l’armurerie et récupèrent leurs armes ainsi que leur équipement de recherche et de détection, le lieutenant-colonel Ibrahim Rady donne quelques consignes finales avant que l’équipe ne se rende au site contaminé. Une fois sur le site, l’équipe identifie et désamorce une mine terrestre.
Cette fois, il s’agissait d’un exercice de simulation pour s’assurer que l’équipe est bien préparée à répondre en cas de risque réel. Depuis 2013, le nombre d’attaques contre des Casques bleus au Mali a été multiplié par six, passant de deux incidents liés à des EEI en octobre 2013 à 12 en 2022. Il y a eu 19 incidents en 2014 et 15 en 2021.
Depuis son déploiement en 2013, la MINUSMA a perdu 162 Casques bleus à la suite d’explosions de mines terrestres et d’autres actes hostiles. Les troupes en patrouille et les convois qui traversent fréquemment le territoire malien pour protéger les civils sont souvent ciblés par les EEI, en particulier dans les régions du Nord et du centre.
« Nous sommes très fières d’être les premières femmes à être formées pour atténuer la menace des EEI », a déclaré le capitaine Rana Ghourab. « C’est un outil qui nous permettra aussi à autonomiser beaucoup les femmes en Égypte et au Moyen-Orient. Cette expérience nous aidera également à montrer que [les femmes] peuvent faire tout ce que [les hommes] peuvent faire. »