Les violences sectaires en Centrafrique ont fait 1 million de déplacés, et l’on estime que 2,2 millions de personnes, soit la moitié de la population, ont besoin de cette assistance.
Les cliniques et les hôpitaux manquent de médicaments. Les infrastructures publiques, notamment les écoles et les bâtiments administratifs, ont été détruites. Une crise alimentaire est désormais en train de se profiler.
Bien qu’il soit essentiel de satisfaire les besoins humanitaires des populations, la communauté internationale doit impérativement s’attaquer aux problèmes de développement qui ont provoqué le conflit. Si tel n’était pas le cas, une nouvelle crise pourrait se reproduire.
Il est donc extrêmement important que l’action humanitaire s’inscrive dans une perspective plus vaste, visant à remettre le pays sur la voie d’un développement robuste.
La crise qui sévit en Centrafrique est le résultat d’un échec de l’État et de la classe politique et résulte d’une pauvreté chronique et d’une anarchie totale, auxquelles il faut ajouter des décennies de sous-investissement en matière de services sociaux et de développement économique.
Environ 63 pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Ces inégalités de longue date et la course à l’énergie et au contrôle des ressources ont plongé le pays dans une série de conflits, dont le dernier a été alimenté par l’identité religieuse.
Nombre d’administrations ont été dans l’incapacité d’appliquer la Loi. Par conséquent, les femmes, les enfants et d’autres populations vulnérables sont davantage exposés à la violence. En parallèle, la planification du développement local a laissé de côté une grande partie des citoyens. Les populations marginalisées ou exclues ont donc l’impression que la violence est leur seul recours.
Lorsque le conflit armé se sera apaisé, toute notre attention devra se concentrer sur la reconstruction des infrastructures, telles que les cliniques, les routes, les ponts et les réservoirs d’eau.
De telles initiatives pourront non seulement contribuer à restaurer la confiance parmi les communautés locales, par-delà les divisions ethniques et religieuses, mais également réhabiliter les administrations locales.
Il va de soi qu’il faudra s’attacher à refaire tout un travail de plaidoyer et de sensibilisation pour promouvoir les Droits humains et faire reculer la violence faite aux femmes. Le dialogue et la réconciliation, la médiation des disputes et le soutien judiciaire et sécuritaire auprès des victimes auront un rôle important à jouer pour le relèvement des communautés.
Sur le moyen terme, parce que la faiblesse des institutions de gouvernance, à laquelle s’ajoute à l’heure actuelle un vide total de pouvoir, est au cœur du problème, il faudra investir dans les capacités de l’Etat à distribuer des services de base.
Il faudra notamment constituer des services de sécurité et judiciaires, notamment des unités de gendarmerie et de police, capables de poursuivre les criminels et de les sanctionner.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a travaillé avec la communauté internationale et les acteurs nationaux pour créer une feuille de route sur la Centrafrique et soutiendra la stabilisation du pays en mettant en place, en plusieurs phases, un programme de sécurité communautaire, de création de moyens de subsistance, de cohésion sociale et de réconciliation.