LISA FERDINANDO, ACTUALITÉS DU DOD
Plus de vingt-quatre participants provenant de 11 pays africains ont appris comment tenir les gardiens de la paix des Nations unies responsables pour l’inconduite sexuelle et d’autres crimes, lors d’un cours de janvier 2018 pour officiers nationaux chargés d’enquête à Entebbe, en Ouganda.
Le cours s’est concentré sur la façon dont les gardiens de la paix devraient faire face aux allégations d’exploitation et d’abus sexuel, déclare Mark Swayne, sous-secrétaire adjoint intérimaire à la Défense des États-Unis pour la stabilité et les affaires humanitaires. La surveillance conduira à une meilleure imputabilité pour le personnel et les unités responsables des abus.
« En fin de compte, ceci devrait conduire à une diminution de ces incidents, qui non seulement nuisent gravement aux personnes et aux communautés que les gardiens de la paix sont chargés de protéger, mais aussi sapent la crédibilité de toute l’entreprise de maintien de la paix de l’ONU », déclare Mr. Swayne.
La nécessité d’un tel cours est évidente. En février 2018, Reuters a signalé que 40 allégations d’abus sexuel et d’exploitation avaient été faites au cours du quatrième trimestre 2017 contre les missions de maintien de la paix des Nations unies et d’autres efforts et groupes. Parmi ces allégations, 15 étaient associées à des missions de maintien de la paix et 17 à des agences, des fonds et des programmes de l’ONU. Les organismes partenaires avaient signalé les huit autres cas.
Le porte-parole de l’ONU Stephane Dujarric a déclaré à Reuters que les 40 allégations concernaient 54 victimes, dont 30 étaient des femmes et 16 des jeunes filles. L’âge des huit autres n’est pas connu. Douze cas se sont produits en 2017, sept en 2016 et trois en 2015 ou antérieurement. La date des autres cas n’est pas connue. En date de février 2018, deux cas ont été corroborés, trois n’ont pas été corroborés et les autres font l’objet d’une enquête,
« Chaque allégation concernant notre personnel sape nos valeurs et nos principes, et le sacrifice de ceux qui servent avec fierté et professionnalisme dans certains des endroits les plus dangereux du monde », déclare M. Dujarric.
L’ONU exige depuis le début 2015 que tous les pays contributeurs de soldats désignent au moins un officier enquêteur national par unité.
Des experts du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU et de l’Institut de la défense pour les études juridiques internationales du Département de la Défense des États-Unis ont développé et enseigné conjointement le cours.
Le cours des officiers enquêteurs nationaux porte sur les principes d’enquête et les détails des enquêtes dans un environnement de maintien de la paix, et il permet aux participants d’améliorer leur compréhension des normes nationales et des exigences juridiques visant à assurer le succès de la justice et l’imputabilité dans le système judiciaire du pays contributeur, déclare le colonel Kirk Davies de l’Armée de l’air américaine.
« Spécifiquement, le cours cherche à renforcer les connaissances, les aptitudes et les capacités des participants pour qu’ils puissent répondre plus efficacement et conduire des enquêtes en cas de faute potentielle du personnel des contingents engagés dans les opérations de maintien de la paix », déclare-t-il.
Il est projeté d’offrir deux programmes par an en Afrique. Barry Harrison, juge-avocat de la marine de guerre à la retraite et formateur du cours, déclare que cet effort fera une différence dans les opérations globales.
« Le meilleur succès consiste à avoir un rôle à jouer pour assister les forces de maintien de la paix à exécuter de façon plus efficace et professionnelle la mission importante et les tâches vitales des missions de maintien de la paix actuelles hautement complexes », déclare-t-il.
Les plus grands défis consistent à surmonter les barrières linguistiques et à aider les participants à comprendre comment utiliser les informations du cours dans leurs propres systèmes et processus de justice.
« C’est très satisfaisant de voir les participants interfacer avec enthousiasme avec les animateurs du cours, avec les experts en la matière et entre eux dans le cours, et de les voir accroître leurs connaissances et leurs capacités », déclare M. Harrison.