PERSONNEL D’ADF
Les Nations unies ont déployé une nouvelle technologie conçue pour aider les gardiens de la paix à transmettre les leçons de grande valeur et les expériences cruciales obtenues sur le terrain afin de développer une compréhension collective des risques et des meilleures pratiques dans les pays où ils sont affectés.
L’appli mobile Deployment Review (Examen de déploiement), publiée en 2022, est accessible au public et offre des conseils sur les fonctions onusiennes importantes de maintien de la paix telles que l’observation. Elle comporte des formulaires en ligne pour recueillir les données.
Toutefois, l’objet principal de l’appli consiste à transmettre des données opérationnelles vitales sous forme de fichiers de « leçons apprises », qui développent la « mémoire institutionnelle » afin d’aider les gardiens de la paix lors de leurs rotations futures tous les six ou douze mois.
« La connaissance des erreurs du passé peut aider à prévenir les erreurs futures », écrit l’analyste Heidi Hardt dans son analyse de 2018 sur la façon dont les organismes internationaux tels que l’ONU peuvent employer la mémoire institutionnelle pour améliorer les déploiements.
Selon l’ONU, les utilisateurs peuvent capturer et analyser les données ainsi qu’examiner les succès, les innovations et les défis auxquels ils ont fait face pendant leur déploiement. Le but consiste à améliorer la formation, la préparation et le soutien aux déploiements futurs.
« L’appli reflète aussi la façon dont les technologies numériques offrent de nouvelles opportunités pour améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix », a récemment écrit Hana Smith, du Mécanisme de coordination léger du Département des opérations de paix des Nations unies, sur Medium.
L’application est disponible sur les téléphones mobiles et les tablettes, ce qui permet aux utilisateurs de télécharger des modèles de rapport, de les remplir et de les soumettre par e-mail sur le terrain, en temps réel ou quasi réel, selon la disponibilité des communications.
Il en est de même pour les rapports des « leçons apprises », au cœur du processus onusien visant à améliorer la réponse aux questions de maintien de la paix.
L’application a été élaborée alors même que la présence des Casques bleus sur le continent africain est en diminution. La junte au pouvoir au Mali a forcé les Nations unies à mettre fin à leur mission dans le pays à la fin juin. La République démocratique du Congo a formulé une demande similaire pour que la mission de maintien de la paix dans ce pays se termine à la fin de cette année.
Les Nations unies continuent à conduire des missions de maintien de la paix en République centrafricaine, au Soudan du Sud, au Sahara occidental et dans la région d’Abiyé revendiquée par le Soudan et le Soudan du Sud.
En ce qui concerne la RDC, la Communauté de développement d’Afrique australe est intervenue pour soutenir les efforts de l’armée congolaise contre le groupe rebelle M23 et plus de 100 autres milices actives dans les provinces orientales du pays.
Mme Smith souligne un exemple de la façon dont la nouvelle appli peut influencer les opérations de maintien de la paix : la mission de stabilisation des Nations unies en République démocratique du Congo. En 2014, des indications d’une hausse de la criminalité organisée ont incité l’ONU à lancer un projet de police de proximité avec les forces locales d’application de la loi. Ce projet a réduit les crimes entre 2016 et 2018 et amélioré la confiance entre les habitants et la police.
Elle écrit : « Avec des exemples comme celui-ci, répertoriés dans la nouvelle application, les expériences antérieures offrent des leçons qui donnent l’opportunité d’une amélioration continue dans le processus de paix des Nations unies, grâce aux efforts collectifs de toutes les personnes engagées. »