THE ASSOCIATED PRESS
LORSQU’ELLE ETAIT ÉTUDIANTE, Leah Wangari imaginait une vie prestigieuse d’hôtesse de l’air très voyageuse, et non pas quelqu’un qui travaillerait avec la terre et les engrais.
Cette femme de 28 ans, qui est née et a été élevée à Nairobi, capitale du Kenya pleine de gratte-ciel, déclare qu’elle n’aurait jamais pensé à l’agriculture. Sa décision d’abandonner les classes d’agriculture devait la hanter plus tard, lorsque ses efforts d’investissement dans l’agroalimentaire tout en gérant une entreprise de mode échouèrent.
Elle participa à une nouvelle et inhabituelle émission de téléréalitê, la première de ce type en Afrique. Don’t Lose the Plot (Ne perdez pas la parcelle) forme les participants du Kenya et de la Tanzanie voisine et leur donne des parcelles à cultiver, avec un crédit d’investissement de 10.000 dollars pour la plus productive. L’objet consiste à prouver aux jeunes que l’agriculture peut être amusante et rentable.
« Ma participation à ce show me rendait folle de joie, comme un rêve qui était devenu réalité », déclare Mme Wangari. Mais elle trouva cela épuisant. Lorsque ses mains devinrent calleuses, ses amis parièrent qu’elle échouerait.
Don’t Lose the Plot vise à inspirer les jeunes adultes d’Afrique de l’Est à devenir entrepreneurs en agroalimentaire. Les producteurs déclarent que l’émission souhaite démystifier le processus de lancement d’une petite entreprise et défier les préjugés contre les carrières en agriculture, alors que beaucoup de jeunes des campagnes fuient vers les villes.
Intéresser les gens dans l’agriculture n’est pas facile en Afrique, où une nombreuse population de jeunes est souvent dissuadée par les images d’un travail exténuant et de paysans pauvres et tannés par les intempéries.
L’Afrique possède plus de 60 % de la terre fertile mais non cultivée de la planète tout en important entre 35 et 50 milliards de dollars de denrées par an, déclare l’Alliance pour la révolution verte en Afrique. Les défis incluent une gestion de la terre peu efficace et corrompue, et les conflits.
Le rendement des récoltes principales reste faible comparé aux autres régions du monde. Le changement doit passer par la responsabilisation des petits exploitants qui produisent 80 % des denrées consommées sur le continent, déclare l’organisation.
Désormais, Mme Wangari en est une. Après avoir remporté la quatrième place dans Don’t Lose the Plot, elle est devenue cultivatrice de champignons.
« Lorsque je vois les jeunes hommes du village sans travail, je me sens déçue parce qu’il y a beaucoup de terrains inexploités et ils pourraient les utiliser pour survivre, déclare-t-elle. Ils n’ont pas besoin de beaucoup de capital, mais ils ne sont pas informés. »