La région de Casamance au Sud du Sénégal est depuis longtemps isolée du Nord plus peuplé à cause d’une particularité géographique : la Gambie, et le fleuve du même nom qui coule sur la plus grande partie de sa longueur.
En janvier 2019, les présidents des deux pays ont célébré l’ouverture d’un pont qui traverse le fleuve, en reliant les deux rives de la Gambie et les deux régions du Sénégal. Le pont Sénégambie met fin à des années d’isolation et aux déplacements difficiles des habitants des deux pays sur les deux côtés du fleuve.
« Étant donné la géographie de la Gambie et du Sénégal, avec un fleuve divisant chaque pays en deux moitiés, je me demande pourquoi nous devions attendre si longtemps pour construire ce pont », déclare le président gambien Adama Barrow à l’Agence France-Presse pendant l’inauguration.
« Nous pouvons être fiers d’avoir transformé ce rêve de plusieurs générations en réalité », déclare le président sénégalais Macky Sall.
Ce pont, aussi connu sous le nom de pont de Farafenni, est à l’étude depuis 1972, selon l’Autorité nationale des routes de la Gambie. Sa construction a commencé en 2015. Il fait partie d’un plus vaste projet, le corridor Le Caire – Dakar – Lagos, qui ne relie pas seulement ces deux pays. Il aide aussi à relier d’autres pays de la communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest entre Dakar et Lagos (Nigeria).
Ce pont en béton est situé sur le territoire gambien et a près de 2 kilomètres de long. Il traverse le fleuve à environ 10 kilomètres du poste frontière de Farafenni, où les deux présidents se sont réunis pour l’inauguration.
Le pont offre beaucoup plus qu’un avantage régional. Il aide à relier la région isolée de Casamance au reste du Sénégal en évitant une route de 400 kilomètres. Il améliorera aussi le commerce régional. Les biens et les services devraient circuler plus librement dans la région. Avant le pont, les véhicules devaient franchir le fleuve par ferry.
Parfois, les gens faisaient la file et devaient attendre une semaine avant de pouvoir prendre le ferry, selon un reportage de Reuters.
Après l’inauguration, des foules sont venues sur le pont pour le franchir, en marchant épaule contre épaule. « Je suis très satisfait de ce pont », déclare le voyageur Amadou Bah, 42 ans, à Reuters. « Les véhicules arrivent et passent sans délai. »
Il est prévu que les camions commenceront à le traverser en juillet 2019. « Il y a quelques mois, j’ai passé 10 jours [au terminal du ferry] pour attendre mon tour », déclare le camionneur sénégalais Mawdo Saine à Reuters. « Cela crée beaucoup de difficultés pour les camionneurs, parce qu’il nous faut finalement un mois pour faire quelque chose qui devrait prendre une semaine. »