Se fixe pour objectif de rallier les pays à la lutte contre la piraterie
Alors que l’Afrique connaît une croissance économique sans précédent, elle cherche des façons de protéger et de renforcer cette prospérité dans les années à venir. Durant les célébrations de son 50e anniversaire, les dirigeants de l’Union africaine ont attiré l’attention sur l’« économie bleue » du continent, le commerce et l’industrie dérivés de la mer, comme élément indispensable au soutien de la croissance dans les décennies à venir.
« L’Afrique étant une grande île, il est nécessaire de mieux comprendre la totalité de ses activités dans les océans et mers qui l’entourent, et de réfléchir sérieusement à la façon d’accroître au maximum les opportunités illimitées qu’elle recèle », a déclaré Erastus Mwencha, vice-président de la Commission de l’Union africaine.
Protéger l’économie bleue nécessitera un État de droit fort, et c’est la raison pour laquelle le Centre for Maritime Law and Security Africa (CEMLAWS, Centre pour le droit maritime et la sécurité en Afrique) a été créé en 2015. L’objectif du CEMLAW est d’être un centre régional d’excellence aidant les pays du golfe de Guinée à actualiser leurs lois et leurs politiques en matière de sécurité maritime de sorte que les délits tels que la piraterie et la pêche illégale puissent faire l’objet de poursuites.
« Ce qui nous intéresse est d’essayer de promouvoir des réponses efficaces aux défis posés par la gouvernance des océans», a expliqué le capitaine de frégate Kamal-Deen Ali, directeur juridique de la Marine ghanéenne et directeur exécutif du CEMLAWS. « Nous examinons le renforcement des capacités et l’analyse des politiques, et nous envisageons des recherches soutenues ».
Le CEMLAWS a pour priorité d’aider les pays cherchant à mettre en œuvre la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à horizon 2050 de l’Union africaine, une politique à l’échelle du continent adoptée en 2013, et le Code de conduite de Yaoundé, adopté la même année par plus de 20 pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale.
Kamal-Deen Ali indique que le CEMLAWS a mis en place un réseau mondial d’experts en sécurité maritime, de professionnels du secteur et d’autres participants, au nombre desquels le professeur Martin Tsamenyi du Centre national australien pour les ressources et la sécurité des océans et le professeur James Kraska du Centre Stockton de l’U.S. Naval War College, respectivement président et coprésident du centre. Le centre propose aux officiers de marine, aux fonctionnaires et aux civils des cours portant sur un large éventail de questions, notamment le droit maritime, la réglementation et l’application du droit maritime, la police maritime, l’État de droit et la pêche durable.
« Ces cours contribueront à combler les lacunes que nous comptons à présent en termes de capacités dans l’espace du golfe de Guinée », explique Kamal-Deen Ali.