La piraterie enregistre une résurgence dans l’océan Indien occidental ; la région est aussi en proie à d’autres crimes maritimes tels que la pêche illégale, la contrebande de la drogue, la traite humaine et le trafic d’armes.Avec cette toile de fond, le deuxième exercice trilatéral Inde-Mozambique-Tanzanie (IMT TRILAT 24) a été tenu à la fin mars dans le port de Maputo au Sud du Mozambique, le port de Nacala au Nord du Mozambique et l’île de Zanzibar au large du littoral de la Tanzanie continentale.
Cet exercice d’une semaine a amélioré la collaboration des pays en matière de sécurité maritime et augmenté leur compréhension de l’étendue de leurs capacités maritimes et leurs objectifs communs. Le premier IMT TRILAT avait eu lieu en 2022.
La phase portuaire de l’exercice de cette année a inclus une formation liée à l’évacuation des victimes, la plongée, le contrôle des dommages, la lutte contre les incendies, les procédures de visite, abordage, recherche et saisie (VARS) et des classes médicales.
La phase maritime a couvert les aspects pratiques de la lutte contre les menaces asymétriques, telles que celles liées au terrorisme, et une formation VARS additionnelle, la manutention des bateaux, les manœuvres maritimes nocturnes, la surveillance des ponts et les tirs de précision.
Pendant la semaine, des opérations ont été menées conjointement sur le Namatili (navire de la Marine mozambicaine), le Fatundu (navire de la Marine tanzanienne) et le Tir et le Sujata (navires de la Marine indienne).
Le Mozambique et la Tanzanie sont situés sur le canal du Mozambique, voie navigable de 1.600 km entre Madagascar et l’Afrique de l’Est par où passe environ 30 % du trafic mondial des pétroliers. On estime en général que les crimes en mer dans la région aident à financer les groupes terroristes.
La violence dans la région menace depuis des années les sociétés de transports maritimes et la stabilité générale. Les menaces maritimes en Afrique de l’Est ont augmenté récemment à mesure que les marines internationales se relocalisent de l’océan Indien à la mer Rouge, où elles protègent la circulation maritime contre les attaques des rebelles houthistes du Yémen.
En réponse, la Marine indienne a commencé à entreprendre des opérations de sécurité maritime en mer d’Arabie, dans le golfe d’Aden et au large des côtes somaliennes. Le pays a déployé plus de 5.000 personnes en mer et plus de 20 navires, alors que des aéronefs de surveillance ont atteint 900 heures de vol à la fin mars, selon un rapport d’Africa Ports & Ships et de defenceWeb.
Ces déploiements présentent l’Inde comme un « contributeur proactif » à la stabilité maritime internationale, déclare à l’Associated Press le vice-amiral Anil Kumar Chawla, qui a pris sa retraite en 2021 après avoir commandé l’état-major naval indien austral.
« Nous ne le faisons pas seulement pour des raisons altruistes, dit-il. Si vous n’êtes pas une puissance maritime, vous ne pourrez jamais aspirer à devenir une puissance mondiale. » L’Inde, qui est déjà une puissance régionale, se positionne « comme un acteur global aujourd’hui, une puissance mondiale à l’avenir », ajoute-t-il.
La Marine indienne a récemment enregistré des succès dans sa lutte contre les pirates somaliens, qui ont effectué une résurgence dans la région en décembre après une accalmie de six ans.
La Marine indienne a secouru 23 ressortissants pakistanais à la fin mars, d’un navire de pêche iranien capturé par des pirates somaliens en mer d’Arabie. Neuf pirates armés étaient à bord du vaisseau, qui était situé à environ 90 milles marins au Sud-Ouest de Socotra, une île yéménite.
« Nous restons engagés à assurer la sécurité maritime dans la région et la sûreté des marins, quelle que soit leur nationalité », a déclaré la Marine indienne.
En mars également, la Marine indienne a saisi un cargo qui avait été détourné en décembre dernier par des pirates somaliens. Pendant cette opération, 17 membres d’équipage à bord du vraquier MV Ruen battant pavillon maltais ont été secouru et 35 pirates se sont rendus.