PERSONNEL D’ADF
Au cours de plus de 3.000 ans d’histoire, 170 pharaons ont régné sur l’Égypte. Parmi eux, le plus grand leader militaire était Thoutmôsis III, sixième pharaon de la 18ème dynastie.
Thoutmôsis avait hérité le trône à la mort de son père, mais il était trop jeune pour régner. Sa belle-mère fut nommée pharaonne et il fut nommé corégent. Il commença à régner après la mort de celle-ci. Son règne « véritable » a duré de 1457 à 1425 av. J.-C.
Même pour un pharaon, il était ambitieux. Pendant son règne, Thoutmôsis a mené au moins 17 campagnes militaires sans perdre une seule bataille. On dit qu’il a capturé 350 villes. Sous son règne, l’Égypte est devenue plus riche que jamais.
Comme c’est souvent le cas dans l’histoire, le succès de Thoutmôsis dans l’expansion de son royaume est partiellement dû au fait qu’il était au bon endroit au bon moment. Plusieurs années auparavant, l’Égypte avait été envahie par les Hyksôs, un groupe d’Asie occidentale qui utilisait comme armes des chariots tirés par des chevaux, et les Égyptiens avaient aussi appris à les employer. L’utilisation des chariots donna à Thoutmôsis un énorme avantage militaire.
Mais il avait des aptitudes réelles. Il était passé maître dans l’art de la logistique et du maintien des voies d’approvisionnement. Il était ingénieux et avait l’habitude d’envoyer le ravitaillement et les vivres en avance de ses troupes. Il connaissait aussi la valeur des attaques surprises et des mouvements rapides. Comme tacticien, il était rarement prévisible.
Sa première campagne est sa plus célèbre. Elle est représentée en détail sur les murs d’un temple qu’il fit construire en Égypte. Il avait fait avancer son armée dans ce qui est aujourd’hui le Nord d’Israël et il avait le choix entre trois routes pour atteindre le camp de l’ennemi. Deux d’entre elles étaient des routes établies, d’accès facile. La troisième serpentait dans les montagnes. Elle était en certains endroits à peine plus large qu’un seul cheval et son conseil de guerre lui dit qu’elle était trop dangereuse.
Mais Thoutmôsis choisit le sentier étroit et conduisit ses hommes à pied, « un cheval derrière l’autre, un homme derrière l’autre, sa Majesté montrant la voie en marchant », selon les inscriptions du temple. Lors de son attaque surprise, il assiégea le camp ennemi pendant huit mois avant qu’ils ne se rendent.
Lors de sa huitième campagne, dans une marche à travers ce qui est aujourd’hui le Nord de la Syrie, il choisit à nouveau la surprise plutôt que la commodité. Au lieu de traverser le fleuve Euphrate à l’un des points habituels et établis, il fit avancer ses troupes vers le Nord à travers la Syrie et s’arrêta pour construire des bateaux pontons qui furent ensuite attachés à des chars à bœuf. Il continua vers le Nord et traversa l’Euphrate à un point où l’ennemi ne l’attendait pas et où il n’avait pas installé de défense.
Sa méthode préférée d’expansion de son empire consistait à attaquer une ville ou une région faible et mal défendue, ce qui conduisait ensuite à la conquête de la ville suivante et ainsi de suite, à mesure que son royaume devenait plus puissant.
Les érudits connaissent mieux Thoutmôsis que la plupart des autres pharaons car son scribe royal conserva des récits détaillés des exploits de son pharaon. Aujourd’hui, nous connaissons Thoutmôsis comme soldat, homme d’état et chasseur expert.
Les paroles d’une chanson dédiée à ses exploits ont survécu. Dans cette chanson, le dieu Amon chante :
J’ai amené ta gloire et la peur de toi dans tout le monde, et la terreur de toi aussi loin que les quatre piliers du ciel. Les souverains de tous les pays étrangers sont réunis ensemble à ta portée. J’étends mes mains pour les lier pour toi.