Le président Muhammadu Buhari du Nigeria a prononcé une allocution lors de la Fête de la Démocratie le 12 juin 2019.
Jusqu’en 2018, la Fête de la Démocratie, qui commémore la restauration de la démocratie au Nigeria, était célébrée le 29 mai. Mais depuis lors le président Buhari a changé la date au 12 juin, date à laquelle en 1993 les élections présidentielles ont été tenues pour la première fois depuis le coup d’état militaire de 1983. Ce discours a été modifié pour l’adapter à ce format.
Le terrorisme et l’insécurité sont des phénomènes qui affectent le monde entier, et même les pays les mieux surveillés sont sujets à une augmentation des incidents liés aux troubles sociaux.
La plupart des cas de conflit et de violence intercommunaux et inter-religieux ont été et sont toujours parrainés ou encouragés par des leaders ethniques, politiques ou religieux qui espèrent bénéficier de l’exploitation de nos divisions et de nos lignes de clivage
Le Nigeria est le grand frère de ses voisins. Nous sommes l’amortisseur de choc de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, le bastion de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO) et de la Commission du bassin du lac Tchad.
Nous avons réussi chez nous à forger une nation à partir d’ethnicités et de groupes linguistiques différents. Notre évolution et notre intégration en une nation se poursuivent à une bonne cadence.
Lorsque j’ai prêté serment le 29 mai 2015, l’insécurité régnait. En plus d’occuper les sièges de 18 gouvernements locaux du Nord-Est, Boko Haram pouvait à volonté attaquer une ville quelconque, y compris la capitale fédérale. Ils pouvaient menacer une institution quelconque, y compris commettre des attentats à la bombe contre le bâtiment des Nations unies et le quartier général de la police à Abuja.
Il est vrai que certains défis liés aux enlèvements et au banditisme dans les zones rurales existent toujours. La grande différence entre 2015 et aujourd’hui, c’est que nous relevons ces défis avec le soutien beaucoup plus fort des forces de sécurité, en termes d’argent, de matériel, et d’amélioration du renseignement local. Nous relevons ces défis avec une stratégie, une puissance de feu et une détermination supérieures.
Face à ces défis, notre gouvernement élu par le peuple en 2015 et réélu en mars 2019 a planifié des politiques, des mesures et des lois visant à maintenir notre unité et, en même temps, à catapulter la majorité de notre peuple hors de la pauvreté et sur la route de la prospérité.
Lorsque l’inégalité économique augmente, il en est de même de l’insécurité. Mais lorsque nous réduisons activement l’inégalité grâce à des investissements dans les structures sociales et dans l’infrastructure, l’insécurité diminue.
L’augmentation troublante des taux d’enlèvement, de banditisme et autres activités criminelles peut être attribuée aux décennies de négligence et de corruption concernant les investissements sociaux, le développement de l’infrastructure, l’éducation et les soins de santé.
Les régions de la CEDEAO et du Sahel, depuis le Tchad jusqu’au Mali, sont aussi affectées par les impacts négatifs de la sécheresse et la désertification, qui ont provoqué les flux des personnes déplacées, les conflits entre agriculteurs et bergers, le terrorisme et un changement socio-économique fondamental dans notre mode de vie.
Ces problèmes sont régionaux ; ils ne sont pas uniques au Nigeria. Les problèmes nécessitent une augmentation de la coopération régionale et internationale pour développer une solution durable.
Ce gouvernement ne tolérera pas les actions des personnes ou des groupes de personnes cherchant à attaquer notre mode de vie ou à s’enrichir par corruption aux dépens de nous tous. Nous réprimerons ceux qui incitent les gens innocents ordinaires à la violence et à l’agitation.
Au lieu d’aider un petit nombre de gens privilégiés, nous agirons pour assurer que le Nigeria œuvre pour les Nigérians de toutes convictions.