Personnel de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique
Lorsque les relations civilo-militaires sont déséquilibrées, une nation entière peut sombrer dans le chaos.
Au cours des dernières années, l’Afrique a été affectée par une série de coups d’État militaires. Le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger et le Soudan ont tous subi un transfert de pouvoir non démocratique. Les détails sont différents pour chaque pays mais le modèle est le même. Les putschistes justifient leurs actions en accusant les gouvernements d’être inefficaces, corrompus et autoritaires. Les chefs civils destitués blâment les soldats assoiffés de pouvoir. Le coup d’État laisse le pays avec moins de sécurité et un isolement diplomatique.
Les experts déclarent que les coups d’État sont le symptôme d’un plus grand dysfonctionnement dans la dynamique civilo-militaire. Lorsqu’elle fonctionne correctement, la relation est une aubaine pour les citoyens, les élus et les forces armées. Ils ont tous un rôle important à jouer et ils peuvent tous bénéficier.
Dans les armées efficaces, les membres des services sont formés pour être loyaux à la constitution et pour rester apolitiques. La soumission à l’autorité civile est enseignée pendant la formation de base et renforcée dans toute la carrière militaire. Les civils, à leur tour, effectuent la supervision par l’intermédiaire de mécanismes tels que les comités parlementaires, le secteur judiciaire, les groupes de la société civile et les médias.
Un grand nombre de pays africains ont fait de grands progrès dans l’institutionnalisation des relations civilo-militaires depuis les premières années de leur indépendance, lorsque les dictatures militaires étaient courantes. Les pays investissent dans l’éducation militaire professionnelle. Ils s’assurent que le secteur de la sécurité travaille pour le public grâce à des efforts centrés sur les civils, tels que la réponse aux catastrophes, la construction de l’infrastructure et les projets humanitaires. Les organisations régionales œuvrent pour solidifier les normes démocratiques et arbitrer en cas de dispute civilo-militaire.
Mais il y a fort à faire. Il existe toujours de nombreux cas dans lesquels les forces armées sont politisées et agissent contrairement à leurs obligations constitutionnelles. Les soldats qui sont souvent frustrés par la corruption ou les pertes dans le combat contre l’extrémisme violent considèrent les coups d’État comme une solution rapide.
Le rééquilibrage de cette relation est une tâche pansociétale mais les membres des forces armées restent la dernière ligne de défense. Ils doivent renforcer leur professionnalisme et leur responsabilisation au sein de leurs rangs et résister à toute tentation de saisir le pouvoir à la pointe d’un fusil. Lorsqu’ils réussissent, les avantages se font sentir pour les générations à venir.